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Tunisie : manifestations contre la corruption et les symboles de l'ex-régime



Des manifestations ont eu lieu samedi en Tunisie réclamant que les "symboles de la corruption" soient traduits en justice et que le principal syndicat du pays soit "purgé" des "restes de l'ancien régime".
"Le peuple veut assainir le pays !", "Peuple, soulève-toi contre les acolytes" de l'ex-régime déchu, ont notamment scandé les manifestants rassemblés dans le centre de Tunis à l'appel en particulier de la Ligue de protection de la révolution, organisation proche du pouvoir.
"Jugez Kamel Eltaïef+ est le principal mot d'ordre", a déclaré Mohamed Cherif Jebali, l'avocat qui a porté plainte contre cet homme d'affaires, ancienne igure proche du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, inculpé de "complot contre la sûreté de l'Etat". "Cet homme est le fer de lance de la contre-révolution, son dossier édifiant est aux mains de la justice qui traîne", a affirmé l'avocat.
Défilant par groupes sur un parcours encadré par la police, les manifestants portaient le drapeau national et criaient "leur colère" contre la direction de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT, centrale historique).
"L'UGTT est devenue l'otage de la gauche, elle doit cesser de faire de la politique pour jouer son rôle de défense de tous les travailleurs", a affirmé Hedi Belaïd, un ancien dirigeant syndical à des correspondants.
Les manifestations ont été encadrées par la police, malgré l'interdiction du rassemblement annoncée vendredi soir par le ministère de l'Intérieur. Le parti islamiste Ennahda, qui dirige le gouvernement, avait appelé samedi à éviter les manifestations dans le centre de Tunis, évoquant "des risques d'infiltration et de dérapages".
L'UGTT avait pour sa part appelé à une grève générale jeudi pour dénoncer une attaque de ses locaux deux jours plus tôt par des militants de la Ligue de protection de la révolution.
Selon l'agence TAP, l'UGTT refuse de manière catégorique toute négociation avec ceux qui l'ont agressé et n'acceptera le dialogue "qu'avec les trois présidences", a déclaré à Hammamet un haut responsable de l'UGTT, principale organisation syndicale dans le pays. "L'UGTT n'est pas prête à entamer un dialogue ni avec ceux qui l'ont agressé jusqu'à dans ses propres locaux ni ceux qui prennent la défense de ces agresseurs", a dit le secrétaire général adjoint de l'UGTT, chargé de la fonction publique, H'faied H'faied à l'ouverture samedi du congrès constitutif du syndicat général des fonctionnaires et des agents du ministère de l'intérieur non sécuritaire.
"Nous n'accepterons le dialogue qu'avec ceux qui détiennent une légitimité en l'occurrence le chef du gouvernement, le président de la République et le président de l'Assemblée Constituante", a-t-il encore indiqué.
Les médias tunisiens avaient fait état vendredi d'une éventuelle rencontre organisée par l'ancien ministre et syndicaliste Ahmed Ben Salah avec le secrétaire général de l'UGTT Abassi et le président d'Ennahdha Rached Ghannouchi pour négocier une sortie à la crise déclenchée suite à la décision de l'UGTT de décréter une grève générale le 13 décembre courant.
M. Ben Salah a annoncé, selon la TAP, suite à sa rencontre vendredi avec Abassi "le report de cette initiative de réconciliation entre l'UGTT jusqu'à apaisement des tensions".
"Il ne s'agit nullement d'un conflit de personnes mais plutôt celui de choix", a-t-il soutenu, affirmant que l'UGTT poursuivra sa contribution à la réalisation des objectifs de la révolution et "n'acceptera pas qu'on délimite son champ d'action ou ses initiatives", a clamé le responsable syndical.
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