Le gouvernement libyen a affirmé son intention de sécuriser les
frontières avec la Tunisie
voisine, après plusieurs incidents ayant conduit à la fermeture de postes
frontaliers entre les deux pays. Le principal point de passage de Ras Jdir, à 170
km à l'ouest de Tripoli, traversé quotidiennement par
des milliers de citoyens des deux pays, a été fermé mercredi. Un ressortissant
libyen avait fait usage de son arme à feu pour forcer le passage, blessant un
douanier tunisien. Pour protester contre «l'absence de protection et la
mauvaise gestion du point de passage du côté libyen», les douaniers tunisiens
ont arrêté le travail. Hier dimanche, le vice-Premier ministre libyen, Moustapha Bou Chagour,
a accusé des «personnes irresponsables» d'être derrière les derniers incidents.
«Le ministre de la Défense
et celui de l'Intérieur sont en train de mettre en place un plan pour la
réouverture et la sécurisation des frontières», a-t-il déclaré. Samedi et
dimanche, le poste de Ras Jdir était ouvert dans un
seul sens, pour permettre aux Libyens de rentrer chez eux. Plusieurs d'entre
eux ont affirmé avoir été agressés et pillés sur le chemin du retour, côté
tunisien. «Une dizaine de personnes ont arrêté ma voiture près de la ville
tunisienne de Mednine et nous avons été victimes de
vols, moi et mes amis», proteste Souleiman Zahra, un homme d'affaires de Tripoli qui traversait le
poste frontière contrôlé par une brigade de la ville
de Zouara. «Ils ont jeté des pierres sur ma voiture
et nous ont insultés. C'était un cauchemar», a-t-il dit, affirmant s'être rendu
en Tunisie pour ramener un de ses amis blessé dans les
combats qui ont précédé la chute du régime de l'ancien dirigeant Mouammar
Kadhafi en août. Des Thowars armés patrouillent
autour du poste frontalier de Ras Jdir alors qu'un
autre important point de passage entre les deux pays à Dehiba,
dans l'extrême Sud tunisien, a également été fermé vendredi par les autorités
tunisiennes. Dehiba a été fermé vendredi à la suite
d'attaques contre des ressortissants tunisiens «dans la région de Nalout, dans l'ouest de la Libye, a indiqué une source officielle citée par
l'agence tunisienne TAP. «Seuls les Tunisiens et les Libyens rentrant chez eux
seront autorisés à emprunter le passage, jusqu'à ce que des solutions soient
trouvées avec les responsables libyens», a-t-on ajouté de même source. La Tunisie avait exprimé
jeudi «sa profonde préoccupation» suite aux incidents de Ras Jdir et demandé à Tripoli de placer ce poste frontalier
«sous la responsabilité d'agents des forces régulières et professionnelles». Un
responsable libyen à Ras Jdir a indiqué qu'il avait
été ordonné aux Thowars de se tenir à l'écart de la
frontière avec la Tunisie.
«Il y a eu une réunion de fonctionnaires du poste frontalier et il a été décidé
de demander aux Thowars de reculer à deux kilomètres
de la frontière (de Ras Jdir)», a déclaré à l'AFP le
colonel Mohamed Jarafa. Selon ce responsable, la
décision devait être appliquée dimanche au plus tard. «Nous ne voulons pas que
cela devienne un problème entre les deux gouvernements», a-t-il dit.
Le fonctionnaire a reconnu les incidents cités par les autorités
tunisiennes, tout en tentant de les minimiser. «Certains Thowars
ne sont pas conscients des conséquences de leurs actes», a-t-il dit. Un des
combattants de Zouara, a indiqué à l'AFP, que les Thowars étaient prêts à s'éloigner de la frontière. «Nous
n'avons aucun problème pour reculer. Nous n'avons pris les armes que pour
libérer notre pays», a déclaré Nader Mansour, un des Thowars de Zouara. Mais la Tunisie «doit ouvrir la
frontière», ajoute-t-il.
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Posté Le : 05/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Jay Deshmukh De L'afp
Source : www.lequotidien-oran.com