Algérie

Tunisie : les travaux de la Constituante suspendus, les tensions politiques persistent Tunisie



Les travaux de l'Assemblée nationale constituante tunisienne (ANC) ont été suspendus jusqu'à l'amorce d'un dialogue pour faire sortir le pays de la crise, alors que les tensions politiques persistent marquées par des manifestations d'opposants réclamant le départ du gouvernement. Le président de la Constituante, Mustapha Ben Jaafar, a annoncé mardi soir la suspension des travaux de l'assemblée "jusqu'au début d'un dialogue (entre pouvoir et opposition)" en vue d'une sortie de la crise politique que connaît le pays depuis plusieurs mois."J'appelle tout le monde à participer au dialogue", a lancé M. Ben Jaafar, qui a critiqué l'attitude de certains partis lesquels, selon lui, activent dans le sens de la division.
"Malgré la gravité de la situation et au lieu d'aller vers l'unité, malheureusement, les dirigeants de partis politiques sont allés dans la direction inverse, vers la division en mobilisant" la rue, a-t-il souligné.
L'annonce de la suspension des travaux de la Constituante intervient alors que des opposants au gouvernement ont manifesté dans la nuit de mardi à mercredi à Tunis.
Le gouvernement face à la rue Selon une source sécuritaire, quelque 40.000 manifestants s'étaient rassemblés au Bardo en banlieue de la capitale, scandant "le peuple veut la chute du régime".
Les manifestants veulent obtenir le départ du gouvernement dirigé par le parti Ennahda (islamiste) de Rached Ghannouchi, qui fait face actuellement à une crise sans précédent notamment après l'assassinat le 25 juillet du député d'opposition Mohamed Brahmi.
Face à ses détracteurs, le parti au pouvoir s'est prononcé contre la démission du gouvernement et la dissolution de l'ANC. Dans une déclaration au quotidien La Presse, M. Ghannouchi a affirmé que "dans les régimes démocratiques, les manifestations ne changent pas les gouvernements" mais "c'est dans les régimes dictatoriaux qu'une manifestation est en mesure de faire tomber le régime".
Pour tenter de sortir de la crise, le chef du parti Ennahda a évoqué l'organisation d'un référendum, dans une récente interview au quotidien belge Le Soir. "Nous réfléchissons à l'idée d'un référendum comme solution alternative à la crise", a-t-il dit.
M. Ghannouchi a assuré être favorable à un "gouvernement élargi", ajoutant que "le plus probable" est qu'Ennahda ne présenterait pas de candidat à la prochaine élection présidentielle.
Le 29 juillet, le Premier ministre Ali Larayedh avait déjà évoqué un tel scénario. "Nous n'en avons pas appelé à la rue par souci de l'intérêt public mais s'il le faut nous demanderons son choix au peuple par référendum", avait-il laissé entendre.
Le Premier ministre appelle à l'unité contre le terrorisme La tension politique qui ne semble pas baisser pour le moment intervient alors que le pays est confronté ces derniers jours à des attaques visant les forces de sécurité.
Mardi après-midi, un terroriste a été tué dans la banlieue de Tunis, a indiqué à l'agence TAP citant le porte-parole du ministère de l'Intérieur Mohamed Ali Aroui.
La semaine dernière, une attaque armée au Mont Châambi à Kasserine a fait dix morts dans les rangs des forces de sécurité.
Pour lutter contre les groupes terroristes, le ministre tunisien des Affaires étrangères Othman Jarandi a annoncé mardi à Alger où il effectue une visite de travail la décision de "mettre en place une zone militaire dans le sud tunisien pour surveiller et mettre un terme à la prolifération illégale d'armes".
Le même jour, le Premier ministre Ali Larayedh a jugé que la multiplication des manifestations dans le pays "perturbait" la lutte antiterroriste.
"La lutte contre le terrorisme doit être au-dessus des tiraillements politiques, des intérêts partisans étroits", a-t-il dit, demandant à "tous les partis (...) de renforcer l'union nationale".
Signe de tension, la finale de la coupe de Tunisie de football 2011-2012, prévue dimanche à Rades, se jouera à huis clos après le rejet par le ministère de l'Intérieur d'autoriser un nombre limité de spectateurs à y assister, en raison de la situation politique et sécuritaire tendue que vit le pays depuis plus de deux semaines, selon des médias locaux.


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