Algérie

Tunisie / Les élections auront lieu dimanche prochain Après la révolution, un scrutin historique



Rendez-vous - La Tunisie se rend aux urnes dimanche prochain pour élire une assemblée constituante neuf mois après la chute de Zine El-Abidine Ben Ali.
«C'est un tournant historique. Les Tunisiens n'ont pas le droit à l'erreur, le monde observe ce premier test sur la voie de la démocratie», note un diplomate européen. Après une période de transition tendue, émaillée de grèves et de flambées de violence, les Tunisiens referment dimanche le premier chapitre de la révolution en élisant une assemblée constituante de 217 membres.
Gros enjeu et pari difficile dans un paysage politique remodulé et complexe : 7,3 millions d'électeurs potentiels doivent se déterminer face à quelque 1 500 listes de partis et d'indépendants, qui tous déclinent sensiblement les mêmes slogans de liberté, de démocratie et de justice sociale. La future assemblée aura pour principale tâche de rédiger une nouvelle constitution, la troisième de la Tunisie après celles de 1861 et 1959. Elle choisira aussi un président provisoire qui désignera un Premier ministre à la tête d'un gouvernement de transition jusqu'à la tenue d'élections générales. Le choix d'une assemblée constituante s'est imposé sous la pression de la rue qui, après avoir chassé Ben Ali, a réclamé un changement total de régime. Fait inédit en Tunisie, l'élection est organisée par une commission indépendante (Isie) agissant à la place du ministère de l'Intérieur, disqualifié par des décennies de bourrages des urnes. Le mode de scrutin à la proportionnelle au plus fort reste a été adopté pour favoriser les petits partis sans grands moyens, parmi une centaine ayant vu le jour depuis janvier. Le paysage reste cependant dominé par les grandes formations. Longtemps interdit, le parti islamiste Ennahda est grand favori selon tous les sondages - à la fiabilité incertaine. Redouté, ce dernier affiche un visage modéré et prône un gouvernement de large union «où tous les Tunisiens seront représentés». Face à une poussée de fièvre extrémiste en fin de campagne, Ennahda a tenu à se démarquer des salafistes. Il a condamné toute forme de violence, mais pourrait profiter du débat relancé sur l'identité arabo-musulmane de la Tunisie. Le Parti démocrate progressiste (PDP, centre gauche) dont le leader Ahmed Néjib Chebbi s'était frontalement opposé à Ben Ali, se positionne comme la principale alternative à Ennahda. Les Tunisiens craignent la prise du pouvoir par les extrémistes. Hier, des milliers de personnes ont manifesté à Tunis pour réclamer le respect de la liberté d'expression et dénoncer les violences qui ont éclaté après la diffusion du film franco-iranien Persepolis sur la chaîne Nessma TV.
Répondant à un appel lancé vendredi sur Facebook, des Tunisiens ont participé à cette marche sous le slogan «Libère-moi» en dialecte tunisien). «Le peuple veut la liberté d'expression», «La Tunisie est pour tous», «Tunisie libre, exit les forces rétrogrades», scandaient les manifestants qui se sont rassemblés sur la place Pasteur, à la sortie du centre ville pour défiler jusqu'à la Place des Droits de l'Homme distante de 1,5 kilomètre environ. Un important dispositif de police a contrôlé cette marche qui s'est déroulée sans aucun incident dans les rues.


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