Algérie

Tunisie: le règne sans partage d'Al Jazeera



Tunisie: le règne sans partage d'Al Jazeera
Al Jazeera a évincé de l'arène de la concurrence aussi bien les médias nationaux tunisiens que les médias étrangers, notamment ceux français. Cependant, explique cet article de Slate Afrique, la « Tunisie réelle » n'est pas celle décrite par le « journalisme instantané » de cette puissante chaîne qatarie, accusée d'être un simple porte-voix de l'islamisme.
«Quand ce président autoproclamé d'un demi-jour [Mohamed Ghannouchi] s'est mis à implorer Al Jazeera pour qu'elle intervienne auprès du peuple tunisien et qu'elle rétablisse le calme, j'ai compris qu'il n'y avait plus de place pour les clowns de mon acabit...», déplore Slim Boukhdhir, un plumitif opposant historique des Trabelsi, la famille de la femme de l'ex-président Ben Ali.
Depuis la chute de Ben Ali, les téléspectateurs n'ont d'yeux que pour Al Jazeera. Tunis 7, Tunis 21, Hannibal, Nessma TV; les télévisons locales sont zappées. L'audience des autres chaînes étrangères, arabes et occidentales, touche' le zéro et quelques poussières. Mais, ce sont surtout les relais traditionnels de la rue survoltée - Internet, Facebook, Twitter, YouTube - qui ont sombré dans l'oubli.
«Depuis la fuite de Ben Ali, l'activité des Facebookiens a chuté dangereusement. Les blogueurs ont déserté le Net.» commente Ammar Tanazefti, un internaute. Nos Julian Assange locaux - Slim Bagga, Mohieddine Cherbib, Zouheir Makhlouf, Oum Zied - chôment' Takriz , Tunisnews, Nawaat, Kalima' désespèrent. Répudiés, les WikiLeaks nationaux. La presse française considérée auparavant comme le bouclier médiatique traditionnel des Tunisiens a été littéralement évincée. Kaput. «Sauvez-nous du tank Al Jazeera' Revenez en force pour rétablir l'équilibre'», s'indigne une ancienne gloire boudée par la chaîne qatarie.
L'empire Al Jazeera
C'est le temps d'Al Jazeera. Sur l'empire d'Al Jazeera, le soleil ne se couche jamais. Rien n'échappe à l''il du Big Brother qatari. Sauf peut-être, derrière un tout petit pli, ceci: ce que nous voyons, ce que n'importe qui voit à Tunis est loin, très loin, de ce qu'Al Jazeera montre. Le journalisme instantané d'Al Jazeera fera son instant à Tunis' Et trépassera. Notre journalisme qui a tenu tête à Ben Ali un quart de siècle est gorgé de sang, de larmes, de fièvre. Des textes incisifs, rigoureux qui tissent une chronique passionnante, et parfois douloureuse. A petites touches, ils restituent la vie dans une dictature féroce, prête à tous les travestissements. On y décrit les frasques de la famiglia, les élections truquées, le quadrillage de la population par des dizaines de milliers de policiers; ou encore les pièges de la vie à crédit, les émeutes contre la hausse du prix du pain, l'imaginaire des «brûleurs», ces jeunes prêts à tout pour fuir le paradis de Ben Ali dans des embarcations précaires.
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