Algérie

Tunisie. La rue réclame la chute du gouvernement


«Le peuple veut la chute du gouvernement», «Manifestations et affrontements jusqu'à la chute du gouvernement », «Ne toucher pas mon UGTT», «Vive l'UGTT», scandaient les manifestants qui ont répondu à  l'appel du principal syndicat de la Tunisie. Plusieurs partis politiques ont participé à  ce rassemblement, dont le Parti démocrate progressiste (PDP), le mouvement Ettajdid et le Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT). Les manifestants dénoncent plusieurs actions contre quelques locaux de  l'UGTT et accusent des membres du mouvement islamiste Ennahda d'en àªtre les auteurs. «Nous avons décidé d'organiser cette manifestation à  la suite des attaques perpétrées mardi contre nos locaux et le déversement des ordures devant le siège de la centrale syndicale à  Tunis», a indiqué à  la presse Samir Cheffi, secrétaire général adjoint de l'UGTT, accusant des membres du gouvernement provisoire, notamment du parti islamiste Ennahda d'être derrière ces actes. «Ils veulent nous faire taire pour avoir le monopole et pour décider seuls de notre sort, mais nous ne plierons jamais et nous ne céderons pas», a déclaré aux manifestants le secrétaire général de l'UGTT, Houcine Abassi.  Selon M. Abassi, il s'agit d'«une campagne orchestrée contre l'UGTT visant à  nuire à  son image auprès de l'opinion publique». «Nous sommes tous unis pour défendre les droits syndicaux qui sont menacés par des actes extrémistes», a indiqué à  l'AFP Maya Jribi, secrétaire générale du PDP. Le secrétaire général de l'UGTT a dénoncé aussi dans son discours la tenue  de la conférence internationale des «amis de la Syrie» qui a réuni 60 pays vendredi à  Tunis pour définir un plan d'aide humanitaire international au peuple syrien et accentuer la pression sur Damas. «C'est un complot impérialiste et sioniste qui porte atteinte à  notre révolution, à  nos martyrs et à  notre peuple, et cette initiative ouvre la voie à  l'ingérence étrangère et prépare pour le détournement des révolutions arabes contre la dictature et la colonisation», a souligné M. Abassi. Après ce discours, les manifestants ont défilé sur l'avenue Habib Bourguiba, sous le contrôle d'un important dispositif sécuritaire qui avait fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule devant le ministère de l'Intérieur.
A signaler que cette manifestation a eu lieu, alors que la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, se trouvait à  Tunis. La responsable américaine a promis hier à  Tunis l'aide de Washington à  la reconstruction de l'économie et au renforcement de la démocratie en Tunisie. Mme Clinton a rencontré hier le président tunisien Moncef Marzouki dans le cadre d'une tournée régionale à  l'issue de la conférence internationale sur la Syrie qui s'est déroulée la veille dans la capitale tunisienne pour accentuer la pression sur Damas. «Je suis venue avec des propositions très précises et fermes sur un soutien aux réformes politiques et économiques qui se déroulent ici», a déclaré la secrétaire d'Etat après la rencontre avec le président Marzouki. «Le volet politique de la révolution est en bonne voie», a-t-elle poursuivi. «Je suis une fervente supportrice de la démocratie tunisienne et de ce qui a déjà été réalisé ici (...) Le défi est de s'assurer que le développement de l'économie soit équivalent au développement politique», a-t-elle ajouté alors que le pays connaît un fort chômage et de tensions sociales. Washington a accordé un financement de 190 millions de dollars (141 millions d'euros) à  la Tunisie pour aider à  la transition, réservant 30 millions pour garantir les emprunts et obligations de l'Etat tunisien.
La Tunisie doit également bénéficier de l'aide d'un nouveau Fond pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord annoncé par le président américain Barack Obama en février et qui représente 800 millions de dollars (595 millions d'euros) pour encourager les réformes dans les pays arabes en route vers la démocratie.
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