Tunisie : grève générale dans le gouvernorat de Sidi Bouzid

Une grève générale était observée mardi à Sidi Bouzid, (centre ouest de la Tunisie) pour des revendications sociales, la libération des détenus lors de récentes manifestations, ainsi que le départ de certains hauts responsables, a rapporté l'agence de presse tunisienne TAP.
Des milliers de citoyens, des représentants de partis politiques et d'associations régionales se sont rassemblés devant le siège de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), puis sillonné les artères principales de la ville, selon la même source.
Ils ont demandé la libération des personnes arrêtées, le limogeage du gouverneur, du chef du district de la garde nationale et du procureur de la République, ainsi qu'à l'impulsion du développement et de l'investissement dans la région, selon la même source.
L'UGTT avait appelé dimanche à une grève générale mardi dans la région de Sidi Bouzid théâtre de récentes manifestations. Le mouvement a été soutenu par des partis d'opposition et des organisations de la société civile.
Plusieurs partis politiques et des associations ont publié des communiqués revendiquant la libération des détenus (arrêtés à la suite des précédentes manifestations) et l'arrêt des poursuites judiciaires ainsi que la promotion de l'investissement dans la région.
Le porte-parole du gouvernement, Samir Dilou, a estimé mardi que cette grève était "injustifiée" et que les revendications sociales légitimes ne doivent pas être instrumentalisées par l'opposition.
"Je ne pense pas que l'appel à la grève générale soit justifié (...) je pense qu'il ne faut pas que des considérations politiques, des partis politiques entrent en jeu", a déclaré le porte-parole et ministre des Droits de l'Homme à l'antenne de la radio privée Mosaïque FM.
"On comprend les mouvements de protestations dans certaines régions compte-tenu des conditions de vie difficiles", a-t-il néanmoins ajouté, avant de promettre d'y répondre "avec beaucoup de compréhension".
Les alliés du Mouvement Ennahdha ont, à leur tour, organisé une marche pour revendiquer le développement, l'emploi et la libération des détenus qui n'ont pas porté atteinte aux biens publics et privés, selon la TAP. Mais ils ont parallèlement accusé l'opposition politique, ces derniers jours, d'instrumentaliser ce mécontentement à des fins politiques.
Les tensions sociales sont grandissantes et plusieurs manifestations contre la pauvreté, des coupures d'eau et des retards de salaires ont été réprimées ces dernières semaines, notamment à Sidi Bouzid.