Algérie

Tunisie Face à la réalité jihadiste


Tunisie Face à la réalité jihadiste
Confrontation - L'armée tunisienne poursuivait hier, mardi, les opérations de ratissage sur les hauteurs du Jebel Chaâmbi pour traquer des terroristes appartenant à Al-Qaîda, au moment où l'opposition fustigeait «l'incapacité» du gouvernement à éliminer ces groupes.
«Il s'agit de deux groupes, l'un au Kef, d'une quinzaine de personnes, l'autre au mont Chaâmbi, d'une vingtaine de personnes.
Il y a une connexion entre les deux groupes et celui du (mont) Chaâmbi est lié à la phalange Okba Ibnou Nafaâ qui est liée à Al-Qaïda», a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Aroui, lors d'une conférence de presse. «On les a isolés, et hier nous avons arrêté la principale personne qui approvisionnait (en nourriture) le groupe de Chaâmbi», a-t-il ajouté.
Pour l'heure, aucun affrontement direct n'a eu lieu entre l'armée et ces jihadistes, mais en une semaine, seize militaires et gendarmes ont été blessés, dont cinq ont perdu leurs jambes dans des explosions d'engins à base d'engrais éparpillés dans la zone. L'armée tente de déminer la région à l'aide de tirs de mortiers. Le président tunisien, Moncef Marzouki, qui s'est rendu sur le site de Jebel Chaâmbi, a affirmé qu'«il est du devoir des Tunisiens de soutenir le moral de l'armée et des forces de sécurité qui s'emploient à garantir la stabilité du pays malgré les insuffisances en matériel», a-t-il dit. Les Tunisiens craignent que «l'incapacité» des forces tunisiennes à démanteler ces groupes terroristes et déminer la région n'encourage ces groupes à «commettre d'autres attaques» contre les intérêts de ce pays qui lutte pour le rétablissement de la sécurité et la stabilité depuis la chute de l'ancien régime le 14 janvier 2011.
De son côté, le président de l'Assemblée constituante tunisienne, Mustapha Ben Djaâfar, a souligné, hier, que l'Algérie avait un «rôle essentiel» à jouer dans la zone. Dans une déclaration à la presse à son arrivée à l'aéroport international Houari Boumediene, M. Ben Djaâfar a indiqué que «les évènements et la situation qui prévaut dans la région devraient nous inciter probablement à mettre davantage l'accent sur le volet sécuritaire pour la stabilité des deux pays». Après avoir affirmé que «la sécurité de la Tunisie est celle de l'Algérie et réciproquement», M. Ben Djaâfar a ajouté : «Nous sommes tous conscients que le rôle de l'Algérie dans la région est essentiel.»
Si la Tunisie est confrontée depuis la révolution de 2011 à l'essor de groupuscules jihadistes, le gouvernement, dirigé par les islamistes d'Ennahda, s'était efforcé d'y voir des incidents isolés, tels l'attaque de manifestants contre l'ambassade américaine en septembre 2012 et l'assassinat de l'opposant anti-islamiste, Chokri Belaïd, en février.
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