Algérie

Tunisie-Elections: Ghanouchi menace de faire tomber «10 gouvernements s'il le faut» en cas de fraude


Lors d'une conférence de presse organisée aujourd'hui à Tunis, le leader du mouvement islamiste En-Nahda a rappelé que son parti était le favori des sondages. Il a menacé de rejoindre, en cas de « manipulation » des résultats de l'élection constituante du 23 octobre, les forces « qui ont fait tomber (') les premiers gouvernements intérimaires ». S'il a affirmé la disposition des islamistes à former un « gouvernement d'union nationale » avec d'autres partis, il a jugé que toute coalition de « petites formations » conte eux serait un « coup de force contre la démocratie ».
Lors d'une conférence de presse aujourd'hui à Tunis, le président du mouvement islamiste tunisien En-Nahda, Rached Ghannouchi, a mis en garde contre la « manipulation » des résultats de l'élection de l'Assemblée constituante prévue le 23 octobre prochain. Dans une déclaration largement répercutée par la presse tunisienne et internationale, il a exprimé la détermination de son parti « à faire tomber jusqu'à dix gouvernements s'il le faut » en cas de fraude, promettant de rejoindre « les forces (') qui ont fait tomber Ben Ali et les premiers gouvernements (intérimaires) ».
Le fondateur de « la Tendance islamique », ancêtre d'En-Nahda, a rappelé que les sondages donnent son parti vainqueur des prochaines élections. « Notre parti possède la majorité des voix », a-t-il affirmé présentant ces enquêtes d'opinions comme des pré-scrutins annonçant une écrasante domination de la constituante par le courant islamiste.
Rached Ghannouchi a souligné devant la presse que le principal souci d'En-Nahda restait « l'entente pour la formation d'un gouvernement intérimaire qui réunira tous les partis avec la participation de toutes les compétences administratives tunisiennes ». Il n'en a pas moins jugé que « si de petites formations se coalisent contre (lui) ('), il s'agira d'un coup de force contre la démocratie ».
Cette mise en garde et cette assurance ne sont pas les premières du genre depuis l'ouverture de la campagne électorale. Le 11 octobre, dans un entretien avec le quotidien égyptien « Al Ahram », Rached Ghannouchi avait estimé « fort probable » que son organisation obtienne la majorité absolue au scrutin du 23 octobre. Quelques jours plus tard, le 17 octobre, dans une interview avec à la chaîne de télévision française France 24, il avait déclaré qu'elle méritait de gouverner la Tunisie non seulement parce qu'elle est créditée de 20 à 30% des intentions de vote mais aussi, selon lui, parce que ses candidats couvrent le pays tout entier. Il avait alors pris le soin de préciser que la fortune d'En-Nahda n'était pas un feu de paille destiné à s'éteindre. « Nous comptons gouverner longtemps, pas seulement une année », avait-il prévenu.
Cette assurance ne semble pas être une simple expression d'une confiance excessive d'En-Nahda en l'inéluctabilité de son triomphe. Il est peu probable, en effet, qu'un homme aussi rompu au débat politique puisse croire naïvement qu'un sondage est une promesse de victoire garantie.
Dans un contexte de montée des mouvements religieux tunisiens, cette assurance ressemble fort à un argument électoral. Elle est un message aux secteurs de l'opinion qui hésitent à opter pour En-Nahda leur suggérant qu'ils auraient tout intérêt à voter pour les favoris au lieu de dilapider leurs voix en les accordant à des « outsiders » de gauche ou de droite.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)