Dimanche soir, le président tunisien Mohamed Moncef Marzouki a déclaré que la situation qui prévaut en Libye est une source de préoccupation majeure pour la Tunisie, estimant que les événements qui endeuillent ce pays sont une affaire intérieure tunisienne. Principal invité d'une émission télévisée "Liman yajrou fakat" (à qui ose seulement), le chef de l'Etat tunisien a été amené à traiter de questions relatives à la vie du palais présidentiel, au paysage politique tunisien et de questions à caractère international. A propos de l'Egypte, il s'est dit prêt à s'y rendre en visite dès que les conditions idoines sont réunies. Il a souhaité "bonne chance" au président "al-Sissi" le priant de surseoir à l'exécution des condamnations à mort prononcées contre des centaines de militants de la secte des frères musulmans. En revanche, il a utilisé des termes durs à l'encontre du président syrien Bachar al-Assad qui "tue son peuple", fermant ainsi la porte à un rétablissement des relations diplomatiques rompues à l'initiative du chef de l'Etat tunisien. Au plan national, Moncef Marzouki, sujet à des caricatures quotidiennes, considère comme "phénomène normal" la situation parfois chaotique qui prévaut dans le pays. La Tunisie traverse une période transitoire difficile à gérer et elle n'en sortira qu'après des élections qui doteront le pays d'institutions stables. Dans ce contexte, il a avoué l'échec de l'Etat dans plusieurs domaines, en particulier dans celui de la justice. A une question relative au terrorisme et aux moyens à mettre en ?uvre pour l'éradiquer, Moncef Marzouki n'a pas été tendre avec les médias qui, selon lui, brouillent les pistes des forces de sécurité et de l'armée en interférant dans les enquêtes, au nom de la liberté d'expression. Aussi a-t-il invité les médias à s'impliquer dans la lutte contre ce phénomène, car cette lutte doit être menée par les intervenants dans divers secteurs (sécurité, armée, religion, économie et médias). Quant à son avenir politique, il n'a pas été clair. Il a seulement dit que sa décision de se présenter ou non à l'élection présidentielle sera prise un mois avant la date du scrutin. L'émission ne manquant pas de sel, elle a permis aux téléspectateurs en général et au peuple tunisien en particulier de voir M. Marzouki, pour la première fois depuis qu'il a franchi le seuil du palais présidentiel, ne refusant pas, en fait, le cadeau offert par l'émission. Sacrilège, est-on tenté de dire quand on sait que le président nourrit une aversion irascible envers un tel accoutrement. C'était un événement que la population ne serait pas près d'oublier. Au cours de l'émission, le président Marzouki a considéré que "l'insulte" qu'il a proférée contre le peuple tunisien qu'il a qualifié, il y a quelques jours, de "peuple ignare", était un simple lapsus.M. K.NomAdresse email
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Posté Le : 10/06/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Kattou
Source : www.liberte-algerie.com