Algérie

Tunisie: difficulté à former un nouveau gouvernement, les partis divisés



Plus de deux mois après les législatives, la formation d'un nouveau gouvernement en Tunisie peine à se concrétiser, les partis politiques siégeant au Parlement n'arrivant pas à s'entendre pour former une coalition autour du mouvement Ennahdha, retardant ainsi les réformes jugées indispensables par des analystes à la relance de l'économie en berne.Arrivé en tête des législatives du 6 octobre, le parti Ennahdha, qui a obtenu le plus grand nombre de sièges au Parlement, a désigné mi-octobre Habib Jemli pour diriger ce nouveau cabinet.
Mais cet ancien secrétaire d'Etat (2011-2014) doit d'abord former une équipe susceptible de rassembler une majorité de députés. Un défi de taille alors que le mouvement Ennahdha ne dispose que de 52 des 127 sièges d'un Parlement morcelé entre des dizaines de formations, dont nombre ont exclu de travailler ensemble.
Reste que ce retard dans la formation du gouvernement ralentit le travail de l'exécutif, au seuil d'une année 2020 charnière pour l'économie du pays, dont la croissance reste faible (1,4% prévu cette année), avec les premiers remboursements au Fonds monétaire international (FMI).
Le FMI a versé 1,6 milliard de dollars depuis 2016 à Tunis dans le cadre d'un plan d'aide s'achevant en 2020, en contrepartie de vastes réformes, dont la réduction des dépenses publiques et des déficits. Après une politique d'austérité qui a valu des critiques au Premier ministre Youssef Chahed sortant opposition et syndicats lui reprochant d'avoir "trop cédé" au FMI la dette semble se stabiliser.
Mais, selon l'économiste Ezzedine Saidane, "tous les indicateurs" restent "dans le rouge". "Le retard pris dans la formation du gouvernement et les tiraillements à l'Assemblée ne vont pas permettre de lancer les réformes cruciales", estime-t-il.
La population s'inquiète elle de l'inflation, qui s'est stabilisée sous les 7% mais continue de peser sur les ménages, tandis que le chômage ronge la jeunesse. Début décembre, des manifestations ont éclaté après l'immolation d'un jeune homme protestant contre sa situation dans la région de Sidi Bouzid (centre), où avait débuté fin 2010 la révolution tunisienne.


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