Algérie

Tunisie - Des heurts devant le siège de la télévision font cinq blessés



Cinq personnes ont été blessées dans des affrontements mardi à Tunis entre, d'un côté, des journalistes et employés de la télévision publique, et, de l'autre, des islamistes campant devant le bâtiment pour réclamer le départ des figures du régime déchu de Ben Ali, selon l'agence de presse officielle TAP.
Dans la soirée, le procureur de la République a donné 48 heures aux manifestants pour lever le camp, selon la radio privée Mosaïque FM.
C'était la deuxième journée consécutive que se produisaient des heurts violents. La TAP a déclaré qu'un membre des forces de l'ordre était grièvement blessé.
Plusieurs députés de l'opposition se sont rendus sur place pour exprimer leur hostilité au sit-in des islamistes. "Nous sommes venus manifester notre solidarité avec les journalistes et défendre la liberté de presse", a déclaré Me Néjib Chebbi, fondateur de l'ex-Parti démocratique progressiste (PDP).
Me Chebbi, farouche opposant du temps du président Abdelaziz ben Ali, parti en exil sous la pression de la rue en janvier 2011 après 23 ans de pouvoir autoritaire, a appelé les ministres de la Justice et de l'Intérieur à mettre fin aux affrontements devant le siège de la télévision publique.
Maya Jeribi, à la tête du Parti républicain (PR), un rassemblement du PDP et de plusieurs autres partis, a pour sa part accusé des dirigeants du mouvement islamiste Ennahdha, au pouvoir, de susciter ces tensions en prônant la privatisation de la télévision publique.
Le président de l'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (INRIC), Kamel Laâbidi a quant à lui exprimé son "inquiétude" quant à une telle privatisation qui serait selon lui sans précédent dans les pays démocratiques.
Depuis plus de 50 jours, des manifestants barbus et autres femmes voilées ou portant le niqab (voile intégral), campent sous des tentes devant le siège de la télévision nationale, d'aucuns brandissant des drapeaux noirs, d'autres des balais et des bouteilles d'eau de Javel, en réclamant "l'épuration" de la chaîne nationale "Al Watania".
Lassés par ce qu'ils considèrent comme un harcèlement insoutenable, les journalistes de la chaîne et leurs syndicats ont dénoncé ces agissements en n'écartant pas l'éventualité d'une grève générale le 3 mai à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. AP
(AP)
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