Algérie

Tunisie : des élections pour décembre 2019


Pressé par les syndicats, les partis de l'opposition et des Tunisiens déçus par la politique du gouvernement, le président Essebsi tente vainement de calmer la colère sociale qui a déjà dégénéré en violents affrontements dans plusieurs villes du pays.Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a évoqué une réforme du mode de scrutin pour les élections à venir, annonçant à l'occasion de la fête de l'Indépendance de la Tunisie des élections pour décembre 2019. "Il faut se préparer pour les prochaines élections en décembre 2019", a-t-il déclaré sans préciser de quel scrutin il s'agissait, alors que des législatives et présidentielle sont prévues l'an prochain. Dans son discours au palais présidentiel, M. Essebsi a évoqué la nécessité d'une révision de la loi électorale, sans entrer dans le détail, soulignant s'appuyer sur l'avis d'experts. Plusieurs universitaires ont remis en cause la semaine passée le scrutin proportionnel intégral utilisé lors des législatives d'octobre 2014, estimant que cela avait empêché une majorité claire au Parlement. Soulignant qu'il était nonagénaire 91 ans depuis novembre M. Essebsi a laissé planer le doute sur sa propre candidature à la présidentielle. Il a assuré ne pas vouloir changer la Constitution, malgré ses "faiblesses", car ce n'est pas le moment, et a appelé le Parlement à mettre en place au plus vite les instances indépendantes prévues par la Loi fondamentale, dont la Cour constitutionnelle. Les députés n'ont pas réussi à élire les 4 juges de cette Cour, à défaut d'un consensus leur permettant d'obtenir la nécessaire majorité des deux tiers. Un nouveau vote est prévu aujourd'hui. M. Essebsi a appelé ses compatriotes à l'optimisme et à l'unité dans cette phase critique, déplorant que beaucoup de Tunisiens soient déçus. "On a pris des retards dans certains domaines", a-t-il reconnu, citant le chômage qui reste au-dessus des 15%, le poids de la dette, la plongée du dinar. Le Président a appelé les partis et organisations syndicales et patronales réunis au sein du Pacte de Carthage, qui oriente le gouvernement d'union nationale, à continuer à travailler ensemble dans l'intérêt commun, malgré les dissensions croissantes à l'approche des élections. Youssef Chahed, neuvième Chef de gouvernement depuis la révolution de 2011, est actuellement sous pression, plusieurs voix s'étant élevées pour réclamer un remaniement, arguant des difficultés économiques du pays. Les affrontements qui ont marqué la manifestation des habitants de Gafsa durant le week-end s'inscrivent dans le sillage de cette colère populaire qui a explosé au début de l'année, après l'adoption par le même gouvernement de Youcef Chahed d'une loi de finances controversée et dont on sent les conséquences désastreuses sur le pouvoir d'achat des Tunisiens. Dans les conditions actuelles, le gouvernement tunisien dispose de peu de solutions pour relancer l'économie du pays qui dépend en bonne partie du tourisme et de l'industrie du phosphate. Les deux secteurs tournent au ralenti en raison de l'incertitude sécuritaire pour le premier et des fermetures régulières par les populations locales pour le deuxième.
L. M./Agences
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