Algérie

Tunisie - Derrière Ennahda à presque 40%, le PDP a dévissé



Tunisie - Derrière Ennahda à presque 40%, le PDP a dévissé
La répartition des forces dans l'assemblée constituante tunisienne se précisait ce lundi, alors que l'ISIE, en charge de l'élection, maintient la publication des résultats pour demain. Derrière les islamistes de Ennahda crédités d'entre 36% et 40% des 217 sièges à l'assemblée, le PDP de Najib Chebbi, longtemps dauphin dans les sondages, a dévissé (entre 10% et 12%), au profit de ses rivaux Ettakatol et le CPR. L'ancien candidat aux présidentielles sous Benali n'a pas attendu pour reconnaitre son revers et tirer les conclusions.
Ahmed Najib Chebbi le leader du parti démocratique progressiste (PDP) a reconnu ce lundi après-midi lors d'une conférence de presse à Tunis, que les résultats obtenus par son parti sur la base des premières tendances sont "une mauvaise surprise, en deça des attentes de ses militants et de leurs engagements pendant de longs mois dans le travail de mobilisation". Le PDP est crédité selon divers sources concordantes d'entre 10% et 12% des 217 sièges de l'assemblée constituante. "Nous en escomptions au moins 15%" reconnaissait une militante qualifiant de "catastrophe" l'ampleur de la victoire des islamistes d'Ennahda, sans doute entre 36% et 40% des sièges de l'assemblée. Ahmed Najib Chebbi a reconnu le succès de Ennahda et a déclaré qu'il s'inclinait "devant ce choix clair du peuple tunisien" Il a également ajouté qu'il revenait à la majorité d'assumer ses responsabilités gouvernementale et que pour sa part il se situait désormais dans la minorité et donc dans l'opposition. "Le PDP paye dans ce suffrage une erreur de positionnement de son leader au tournant du 14 janvier. Alors que les autres figures de l'opposition historique à Ben Ali tenait le discours exalté de la révolution, M Chebbi a joué le centriste et le propos responsable" explique, Sofiane, un militant syndical de l'UGTT. Ahmed Najib Chebbi, opposant au long cours, au régime destourien en Tunisien, a participé aux deux premiers gouvernements provisoire sous la présidence de Mohamed Ghannouchi, ancien premier ministre du président Ben Ali. Une posture qui aurait pu finalement coûter à l'image de son parti le PDP, que tous les observateurs créditent d'une campagne électorale très dynamique. Le PDP était régulièrement cité en seconde position dans les sondages d'opinion sur les intentions de vote depuis l'été dernier. Il était d'ailleurs, tout comme Ennahda, hostile au report des élections de juillet à octobre.
Percée d'Ettakatol et du CPR
Ce sont deux partis séculiers à l'orientation tactique différente de celle du PDP, qui ont profité de l'affaissement du score du parti de Chebbi. Ettakatol, regroupement d'organisations politiques conduit par le docteur Mostepha Benjâafar, et le Congrès pour la république (CPR) du fougueux nationaliste démocrate le docteur Moncef Marzouki se disputent la place de seconde force politique du pays avec des pointages entre 14% et 17% pour les deux. La plupart des estimations donnent un léger avantage à Ettakatol, le CPR, parti de loin est celui qui réalisé la plus belle percée. Les docteurs Benjaâfar et Marzouki, à l'inverse de Najib Chebbi, n'écartent pas leur participation à un gouvernement d'union nationale, même s'il venait à être dominé, comme le dictent désormais les urnes, par le parti islamiste modéré de Rached Ghannouchi. "Cette position a rassuré de très nombreux électeurs qui savaient qu'ils pouvaient donner leur voix à des courants qui n'allaient pas être majoritaires, sans que cela ne bloque les institutions du pays" estime Sofiane, le syndicaliste. Le pôle démocratique et moderniste, dont le parti Ettajdid, de Ahmed Ibrahim, (gauche démocratique) est le pivot, aurait finalement sorti son épingle du jeu. Beaucoup redoutait que sa campagne appuyée contre la régression islamiste allait lui valoir d'être totalement isolé. Il aurait recueilli autour de 8% des sièges. Le POCT, le parti de la gauche communiste de l'emblématique Hamma El Hammami, parti aux urnes en dehors de toute coalition électorale aurait obtenu 5% des sièges. Ce qui peut être considéré comme un bon score compte tenu des tentations de vote utile qui ont pesé au sein de l'électorat moderniste, redoutant un ras de marée de Ennahda.


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