Le président tunisien accuse les partisans de l'ancien régime de chercher à déstabiliser le pays, où l'incertitude est montée d'un cran avec la suspension sine die de négociations sur la formation d'un gouvernement de transition.Les affrontements se sont multipliés ces derniers mois en Tunisie, théâtre fin octobre de deux tentatives d'attentat visant des sites touristiques, une première depuis le soulèvement de janvier 2011 qui a chassé Ben Ali du pouvoir.
"Je suis absolument persuadé de l'implication des partisans de l'ancien régime dans un certain nombre d'opérations de déstabilisation en Tunisie", dit Moncef Marzouki dans un entretien au Monde daté de vendredi. "La police travaille aujourd'hui sur ces liens entre des forces mafieuses et des salafistes, c'est une piste extrêmement importante."
"L'ancien système, ce n'est pas Ben Ali et les sept familles, ce sont des milliers de personnes qui tentent de s'opposer par tous les moyens", poursuit-il.
"Après la révolution, ils s'étaient un peu calmés. Puis, quand ils ont vu qu'on ne se lançait pas dans une chasse aux sorcières, ils se sont enhardis et maintenant ils passent à la vitesse supérieure."
L'ancien régime a "évidemment" intérêt à faire avorter le processus démocratique, souligne Moncef Marzouki, reconnaissant par ailleurs avoir "sous-estimé le danger salafiste".
Le fondateur du parti laïc du Congrès pour la République accuse, sans les nommer, certaines puissances arabes de chercher à enrayer la transition en Tunisie. "Nous entretenons d'excellents rapports avec l'Algérie et la Libye, mais je soupçonne fortement des facteurs exogènes à la région", dit-il.
Les négociations sur la formation d'un gouvernement de transition entre les islamistes d'Ennahda au pouvoir depuis octobre 2011 et l'opposition ont été suspendues sine die lundi faute d'accord sur le nom du futur Premier ministre.
Entamé fin octobre, le dialogue national doit permettre de fixer une date pour des élections et de former une commission électorale mais les relations tendues entre le camp laïc et les islamistes depuis l'assassinat du député d'opposition Mohamed Brahmi en juillet bloquent le processus de transition.
"Ce n'est pas la première, mais la huitième ou neuvième crise que je vis depuis que je suis en fonctions et toutes se sont résolues", note Moncef Marzouki, qui se dit confiant et espère des élections "au plus tard en avril". "Je pense que (cette crise) le sera aussi. Certes, les négociations sont un peu difficiles, un peu compliquées, mais on y arrivera".
Reuters
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Posté Le : 07/11/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Reuters
Source : www.maghrebemergent.info