Algérie

Tunisie - colloque international sur la «Rénovation du fiqh politique en Islam»



Les travaux du colloque international sur «la rénovation du fiqh politique en Islam», organisé par l'Université Zitouna et l'Union Internationale des Oulémas Musulmans, ont démarré, dimanche, au Palais des Congrès, à Tunis.
Le colloque auquel prendront part plusieurs Oulémas du Fiqh comporte huit séances qui s'articulent autour des moyens permettant de développer le fiqh politique en Islam et de raffermir ses liens avec la réalité des sociétés islamiques.
Les participants débattront, également, de l'Ijtihad dans ce domaine à travers des thèmes tels que les prérogatives du chef de l'Etat, les mécanismes du régime démocratique dans la politique islamique, la représentation populaire dans les démocraties arabes et le juste milieu dans la doctrine du cheikh Fadhel Ben Achour.
Des communications seront, également, présentées lors de ce colloque dont le «fiqh contemporain de la Choura islamique, «le fiqh de la religion et de l'Etat chez les cheikhs de la Grande mosquée Zitouna», «les applications modernes du principe de la Choura», « la fonction législative de l'Etat en Islam et la représentation populaire..» «les modes d'élection et la question de la légalité».
Prenant respectivement la parole, MM. Moncef Ben salem, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche Scientifique, et Noureddine Khademi, ministre des affaires Religieuses, ont mis l'accent sur la nécessité de rénover le fiqh politique en Islam de manière à ce qu'il soit en phase avec les mutations politiques dans les pays islamiques, soulignant l'impératif de reconstruire la pensée politique en Islam afin de baliser la voie à l'Ijtihad.
De son côté, M. Abdeljalil Salem, recteur de l'Université Zitouna, a indiqué que les régimes arabes ont, depuis longtemps, perdu leur légitimité, affirmant que leur chute n'est que l'annonce de leur fin logique.
Les libéraux, les progressistes et les socialistes qui ont dirigé ces régimes au Machrek et au Maghreb ont tous échoué dans la concrétisation du rêve de la modernité politique et économique, dans le sens de l'alternance au pouvoir et de la consécration de la souveraineté du peuple, a-t-il soutenu.
Les positions des anciens Oulémas tels que Maouardi, Ibn Taymiya et Ibn Khaldoun, n'ont pas force de loi dans les sociétés islamiques d'aujourd'hui, a-t-il dit, précisant que leurs idées ne sont que des opinions politiques dictées par une réalité politique déterminée.
«Il n'y a pas dans le coran ni la sunna un texte régissant le pouvoir. Il s'agit, plutôt, d'une question soumise à l'Ijtihad. Dans la situation présente, nous ne disposons que des mécanismes de la démocratie moderne avec leurs défauts et leurs lacunes», a-t-il estimé.
Pour sa part, Dr. Youssef Qaradawi, président de l'Union internationale des Oulémas musulmans, a souligné la nécessité de rénover le fiqh islamique de manière à ce qu'il soit adapté à la conjoncture actuelle.
Le président du Mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a fait remarquer, de son côté, que la Tunisie post-révolution est entrée dans une phase nouvelle de liberté, depuis longtemps, réprimée.
(TAP)
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