Algérie

Tunisie : Ali Laârayedh reconduit une dizaine de ministres du gouvernement Jebali International : les autres articles



Il n'y aura pas d'équipe réduite, tel que préconisé, en entamant l'ultime phase de tractations sur le nouveau gouvernement.
Tunis
De notre correspondant
Malgré les déclarations émanant des dirigeants d'Ennahda, annonçant l'élargissement de la troïka à une alliance de cinq groupes politiques (Ennahda, CPR, Ettakattol, les blocs Wafa et Liberté et dignité), les observateurs sont plutôt convaincus qu'on est en train de reprendre les mêmes acteurs politiques au niveau du gouvernement.
En effet, certaines sources d'Ennahda essaient de présenter le groupe Wafa de Abderraouf Ayadi comme étant une nouvelle composante au sein du gouvernement. Or, s'il est vrai que Wafa est le résultat d'une scission au sein du parti CPR, fondé par le président Marzouki, les députés du bloc Wafa ont été élus sur les listes du CPR. A l'Assemblée nationale constituante, ils sont restés, après la scission, des alliés fidèles aux islamistes d'Ennahda. Il ne s'agit donc pas d'un plus au niveau de la majorité à l'ANC par rapport à la troïka de départ.
Même chose pour le bloc Liberté et dignité, qui a toujours voté avec le gouvernement Jebali, d'une façon plus disciplinée que ses alliés au sein de la troïka, le CPR et Ettakattol. Ainsi, les mois de tractations et le blocage traversé par la vie politique en Tunisie n'ont pas du tout inspiré les leaders afin de trouver une issue vraiment consensuelle pour le pays. Que va-t-il donc changer '
Mêmes visages
Le président du groupe parlementaire d'Ennahda à l'Assemblée, Sahbi Attigue, a affirmé que «certains portefeuilles ne seront pas touchés lors de la constitution du nouveau gouvernement de Ali Laârayedh». Parmi lesquels, figurent le ministère de la Défense, de la Santé, des Affaires sociales, de l'Agriculture, des Droits de l'homme et de la Justice transitionnelle, de l'Enseignement supérieur, de la Femme, ainsi que celui de la Formation professionnelle et de l'emploi.
Cela veut dire que Abdelkrim Zebidi, Abdelatif Mekki, Khalil Ezzaouia, Mohamed Ben Salem, Samir Dilou, Moncef Ben Salem, Sihem Badi et Abdelwahab Maâtar garderont leurs postes. Les plus importants remaniements toucheront les ministères de la Justice et des Affaires étrangères qui passeront aux mains d'indépendants. On parle avec insistance de Samir Annabi, actuel président de l'instance nationale de la lutte contre la corruption, pour le département de la Justice.
Quant aux Affaires étrangères, on sait seulement que Rafik Abdessalem est partant. Pour ce qui est du ministère de l'Intérieur, Ennahda ne veut pas le lâcher, comme insiste son allié Ettakattol. Les islamistes exigent qu'il y ait un plus large consensus autour du gouvernement pour «lâcher» le ministère de l'Intérieur. Des sources d'Ennahda ont même explicitement déclaré que «l'Intérieur ne sera lâché que si le parti républicain de Néjib Chebbi entre dans la coalition gouvernante».
Pour le moment, trois noms circulent comme postulants à ce poste. Il s'agit des deux islamistes, Noureddine Bhiri (actuel ministre de la Justice) et Houcine Jaziri (actuel secrétaire d'Etat à l'Emigration), ainsi que du technocrate Abderrahmane Belhaj Ali. Pour ce qui est de l'opposition, le Parti républicain, Al Massar et Nida Tounès sont en dehors des alliances politiques concernant le nouveau gouvernement. Ce rejet serait aussi la position de l'alliance démocratique de Mohamed El Hamedi, surtout avec l'attachement exprimé par Ennahda pour garder le ministère de l'Intérieur, même après le départ de Ali Laâreyedh à la présidence du gouvernement.
«Il ne s'agit donc pas d'une question de maîtrise des dossiers, c'est plus profond et ceci pose des interrogations légitimes sur les intentions d'Ennahda», souligne le député de l'Alliance démocratique, Mahmoud Baroudi, dénotant une distance claire par rapport au projet du gouvernement Laârayedh. Le président d'Ennahda, Rached Ghannouchi, a certes annoncé que le nouveau gouvernement va fixer des dates pour la rédaction de la Constitution, ainsi que pour la tenue des élections. Mais ce n'est pas la première fois qu'il évoque de telles promesses. L'équipe Laârayedh présente donc une continuité du gouvernement Jebali. Le changement peut encore attendre
en Tunisie.


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