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Annonce ? Le gouvernement tunisien a annoncé, hier,les nominations de nouveaux gouverneurs dans 18 des 24 gouvernorats tunisiens.Cette mesure a eu lieu, alors que les changements des responsables régionaux étaient une revendication-clé des détracteurs des islamistes d'Ennahda qui ont quitté le pouvoir en janvier dernier.Le ministère de l'Intérieur a publié sur sa page officielle Facebook la liste des noms des 18 nouveaux gouverneurs qui prendront leurs fonctions notamment dans la capitale Tunis et dans les régions qui ont connu des vagues de violences ces derniers mois en raison de la grogne sociale qui mine le pays. Les partis opposés aux islamistes d'Ennahda ont accusé ces derniers d'avoir placé des proches à des fonctions-clé dans les gouvernorats tunisiens et réclamaient dès lors une révision de l'ensemble de ces nominations au gouvernement apolitique qui a pris ses fonctions vers la fin du mois de janvier dernier.Cette valse des gouverneurs est la première mesure prise de ce type.Elle était prévue dans le cadre d'un large accord politique datant de la fin 2013. Cet accord consigné dans un document prévoyait aussi l'adoption de la nouvelle Constitution et la mise en place d'un cabinet d'indépendants chargés d'organiser des élections en 2014.Pour les détracteurs d'Ennahda, la révision des nominations de hauts fonctionnaires est une condition nécessaire pour garantir la tenue d'élections législatives et présidentielle transparentes.Les islamistes se sont toujours défendus d'avoir placé des proches sur la base de considérations politiques à des postes stratégiques, assurant avoir choisi les personnalités sur la base de leurs compétences. Il est à rappeler ici que la Tunisie a connu une année 2013 mouvementée.Cette année a été marquée par l'assassinat de deux opposants de gauche, la mort d'une vingtaine de militaires et de gendarmes dans des heurts avec des groupes jihadistes et une paralysie institutionnelle de plusieurs mois nourrie par la méfiance régnant entre Ennahda et ses détracteurs. Les élections prévues en 2014 ont dès lors pour objectif de stabiliser le pays en le dotant d'autorités pérennes, et d'achever la «transition démocratique» lancée par la révolution qui a renversé le régime du président Zine el-Abidine Ben Ali. D'autre part, quelques dizaines de personnes ont manifesté, hier, à Tunis pour réclamer la libération de l'un des chefs d'un groupe brutal proche des islamistes, avant d'être dispersées sans ménagement par la police.Imed Dghij, le chef de la section de la Ligue de protection de la révolution (LPR) au Kram, dans la banlieue de la capitale, avait été arrêté avant-hier, soir après s'en être pris dans une vidéo aux syndicats policiers. La LPR est considérée par plusieurs partis politiques et une large partie de la société civile comme une milice aux méthodes brutales proche du parti islamiste Ennahda, qui a remis le pouvoir à un gouvernement apolitique. Les protestataires, parmi lesquels se trouvait la mère d'Imed Dghij, ont tenté de se rassembler devant le siège du gouvernement mais en ont été empêchés par un important déploiement des forces de l'ordre. Ils ont été dispersés sans ménagement par la police qui a procédé à une dizaine d'interpellations musclées.




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