Tunisie

La Constitution est sur le point d'être adoptée, ce que les législateurs tunisiens, les organisations nationales et les experts en droit constitutionnel décrivent comme étant un triomphe du principe consensuel. Pour avoir nécessité deux longues années et la rédaction de trois versions, la mouture de la loi fondamentale tunisienne est le produit final d'un ensemble d'idées dont l'énoncé a été très soigneusement choisi, et qui a obtenu le soutien de la Troïka, notamment d'Ennahdha, et l'opposition laïque. Autrement dit, elle est saluée par tous comme étant la plus libérale des constitutions du monde arabe. Au final, Ennahda a abandonné un certain nombre de ses objectifs constitutionnels initiaux : elle a "effacé" l'idée sur l'établissement d'un Etat islamique ainsi que la primauté de la charia en tant que source d'inspiration de la loi tunisienne. En revanche, le parti islamiste est tout de même parvenu à injecter dans la nouvelle Constitution une certaine dose islamique, comme celle faisant de l'islam la religion de la Tunisie et le préambule, qui reconnaît l'identité arabo-musulmane des citoyens tunisiens. Dans le même sillage, l'article 19 exhorte l'Assemblée nationale constituante à adopter ses propositions concernant les articles 122 et 124 du projet de constitution, afin de garantir l'indépendance, la neutralité et la durabilité de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica).I. O.NomAdresse email