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L'éclaircie n'a que trop peu duré. Alors qu'on croyait que la démission du gouvernement Ali Laarayedh pouvait donner satisfaction aux protestataires, on a vite déchanté. Moins de 48 heures après, on est revenu aux vieux démons pour bloquer la marche du pays vers le consensus démocratique souhaité par tous, mais chaque fois remis en cause par une force occulte qui change de camp selon les circonstances. Encore une fois, l'ANC a vécu lundi une séance mémorable marquée par un chaos sans précédent. Lors de la discussion de l'article 103 relatif au pouvoir judiciaire, le groupe démocratique et les indépendants sont intervenus violemment contre l'amendement proposé par une députée du groupe d'Ennahdha. Cet amendement ne visait ni plus, ni moins que la mainmise du gouvernement sur le pouvoir judiciaire en lui accordant le droit de procéder à la nomination des hauts cadres de la justice. Selon le groupe démocratique, l'adoption d'un tel amendement ouvrirait la voie au gouvernement pour placer le pouvoir judicaire sous sa coupe. Plus de 90 minutes après le déclenchement des "hostilités" entre les démocrates et le groupe Ennahdha, la présidente incapable de gérer la situation, a décrété la levée de la séance. Dans le même contexte, la polémique qui a suivi le départ de Ben Ali un certain 14 janvier est toujours là. Les langues se sont déliées et rien ne semble arrêter les protagonistes qui ont, finalement, confisqué la "révolution" qui n'est en fait qu'un soulèvement populaire non encadré par les partis politiques dépassés, à l'époque, par les événements. Faute d'un leader, ce soulèvement n'était pas une étape pour donner au pays la possibilité de satisfaire les multiples besoins (travail, liberté et dignité) d'un peuple croupissant sous une dictature qui n'avait jamais avoué son nom. Unique satisfaction, trois ans après, la liberté d'expression. Aujourd'hui, rien n'arrête plus le Tunisien et même la personne du chef de l'Etat n'est pas épargnée. Trois ans après, le peuple n 'a encore rien obtenu. Au contraire, le chômage (surtout des diplômés) a augmenté et la couche moyenne se rétrécit comme une peau de chagrin. Les investissements tant nationaux qu'étrangers se font rares et les deux gouvernements chapeautés par le parti islamiste majoritaire à l'ANC, Ennahdha ont été incapables de répondre aux aspirations d'un peuple qui n'a plus de recours que les protestations, les débrayages, les sit-in.... Trois ans après, le peuple est sorti mardi 14 Janvier sur l'avenue Bourguiba, avenue symbole de la révolution pour célébrer un anniversaire, certes dans la joie, mais entaché, parfois, d'incertitudes et surtout, d'angoisse. À l'évidence, c'est la liberté d'agir impunément qui aurait conduit le pays vers une telle situation secrétée par l'absence de démocratie pendant plus de 50 ans. Celle -ci tombée du ciel un certain 14 janvier 2011 n'a pas été exploitée à ses fins nobles, mais à des desseins partisans qui bloquent le pays et freinent son évolution vers un avenir meilleur, peut-être, pour de longues années.K. A.NomAdresse email




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