Les 25es Journées cinématographiques de Carthage (Jcc) insufflent depuis samedi une dynamique culturelle palpable dans les grandes artères de la capitale tunisienne qui vit au rythme des projections, dans une ambiance marquée malgré tout par une actualité politique dense à la veille d'un scrutin déterminant.Organisée entre les deux tours des élections présidentielles tunisiennes, cette édition des Jcc, qui connaît toujours une aussi forte affluence du public, témoigne de l'ancrage de l'événement dans la société tunisoise qui s'offre ainsi une parenthèse culturelle à quelques encablures d'une consultation électorale censée donner le premier président régulièrement élu depuis l'accession de la Tunisie à son indépendance en 1956. Situées pour la plupart sur l'avenue Habib-Bourguiba, les principales salles de cinéma de Tunis dont le Théâtre municipal, le Mondial et le Colisée affichent souvent complet à chacune des trois ou quatre projections programmées quotidiennement à la faveur des Jcc. Gardant leurs badges d'abonnés bien en vue, des centaines d'étudiants, intégrés pour certains d'entre eux au personnel d'encadrement, arpentent, programme à la main, les neuf salles du centre-ville retenues pour l'événement, se considérant comme «employés à plein temps par les Jcc». «Chaque chose à sa place», confient des étudiants qui souhaitent d'abord profiter des Jcc, une occasion «rare» de regarder autant de nouveaux films étrangers. «Nous continuerons le processus électoral une fois le festival terminé...», tranchent-ils sans plus s'attarder sur le deuxième tour du scrutin présidentiel, prévu avant la fin décembre. Aux yeux des organisateurs, qui avaient même pensé à différer les Journées pour cause d'élections, cette «bouffée d'oxygène» s'est avérée être une «nécessité pour les Tunisiens», pour qui les choses s'enchaînent «très rapidement», avec pas moins de trois scrutins organisés en un peu moins de deux mois. L'organisation des Jcc cette année était «financièrement très difficile», n'était la volonté du staff qui a fait preuve de «militantisme» pour ne pas manquer ce rendez-vous, très attendu par les cinéphiles tunisiens, a expliqué à l'APS Dora Bouchoucha, directrice des Journées. Petite bouffée d'oxygène pour les petits commerces Tous les matins une station de radio tunisienne accueille les invités des Jcc sur un plateau spécial installé sur la même avenue Bourguiba, assurant une animation continue avant les projections de l'après-midi. Pour annoncer les films de la soirée, les organisateurs ont prévu également des concerts de rue qui rassemblent le public. Mis à profit, les réseaux sociaux se sont avérés très utiles, en permettant aux nombreux cinéphiles de faire leur choix, grâce aux bandes-annonces des films diffusés sur la Toile. Gérées par des privés pour la plupart, les salles de cinéma du centre-ville ont presque toutes bénéficié de travaux de réhabilitation, achevés à quelques jours de l'ouverture, et d'une mise à niveau des équipements de projection. Des hôtels et des restaurants de la capitale travaillent, eux, en partenariat avec la direction des Jcc pour offrir leurs services aux festivaliers, alors que les petits commerces (cafés, restaurants traditionnels, téléphonie, taxis...) prolongent leurs horaires de travail pour bénéficier des retombées de cette «dynamique», créée l'espace d'un festival de cinéma. Inaugurées samedi, les 25es Jcc se poursuivent jusqu'au 6 décembre à Tunis et quelques autres villes de Tunisie.
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Posté Le : 08/12/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R C
Source : www.lnr-dz.com