Les proches des clandestins tunisiens portés disparus alors qu'ils tentaient de gagner par la mer les côtes italiennes ont accusé hier les gouvernements tunisien et italien d'ignorer leurs demandes d'information sur le sort de leur enfants. «Les gouvernements tunisien et italien n'ont pas été sincères et honnêtes avec nous. Ils s'en foutent, de nos enfants disparus depuis plus d'un an», a déploré Rachida Béji, sans nouvelle de son fils Aymen, 20 ans, qui avait tenté de rallier l'île de Lampedusa le 14 mars 2011. Les familles se sont réunies hier au siège de la Ligue tunisienne des droits de l'homme (Ltdh) à Tunis. Mme Béji a rencontré le 16 mai, avec d'autres familles, le président italien Giorgio Napolitano lors de sa visite à Tunis. Ce dernier avait promis de les aider et d' «envoyer des réponses dans les trois jours», affirme-t-elle. Mais depuis les familles disent n'avoir reçu aucune information. «Pourquoi cette ambiguïté' On ne sait plus quoi faire. C'est le désespoir total et nous sommes prêts à commettre des folies», a menacé Samia Nakhachi, la soeur d'Ahmed, porté aussi disparu depuis le 14 mars 2011. «Les familles des clandestins ont droit à une réponse sur le destin de leurs proches», a déclaré vendredi à la presse le secrétaire général de la Ltdh, Abderahmane Hdhili.
«Aucune information n'a été fournie par les trois gouvernements qui ont pris le pouvoir en Tunisie depuis la révolution», ajoute-t-il, déplorant aussi qu'«aucun parti politique ne soutienne la cause» des familles d'immigrants disparus. En 2011, plus de 48.000 Tunisiens et immigrants d'Afrique sub-saharienne sont arrivés dans le sud de l'Italie, après avoir versé à des passeurs d'importantes sommes pour monter à bord de bateaux de fortune. La plupart débarquent à Lampedusa, île de 20 km2 située à moins de cent kilomètres des côtes nord-africaines. Des milliers d'immigrants se sont noyés au cours de la traversée.
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Posté Le : 02/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L'Expression
Source : www.lexpressiondz.com