Au port de Cherchell, et en prévision du lancement de la campagne de pêche au thon rouge de 2020, les armateurs possédant des navires thoniers ont été instruits de se rapprocher du ministère de la Pêche en vue de procéder à leur inscription.Cette heureuse nouvelle due à la croissance du quota de pêche pour l'Algérie qui s'élève cette année à 1 655 tonnes contre 1 437 tonnes en 2019 a, quand même, induit un sourd mécontentement parmi quelques artisans pêcheurs disposant de petits métiers de 4.80 mètres, qui souhaitent pêcher ce poisson de manière artisanale, soit la pêche à la ligne.
Sur place, on nous explique que ce type de pêche est autorisé dans certains pays européens à raison de 5 unités par an et par artisan. Nous avons appris aussi que la revente au noir du thon rouge est un marché juteux en Algérie, dont le prix au détail avoisine les 1 500 à 2 000 dinars le kg. Un ancien professeur de l'Ecole de pêche de Cherchell a été on ne peut plus explicite à ce sujet. Il précise que « sur les 22 thoniers que compte l'Algérie et les 12 navires thoniers que compte la wilaya de Tipasa, plus de 50% du thon pêché au niveau national est pêché par Tipasa soit plus de 700 tonnes.
Mais les citoyens ne voient pas de traces de ce produit vivant acheminé directement vers les fermes d'engraissement tunisiennes ou maltaises. Ainsi, les pêcheries artisanales algériennes se rabattent sur d'autres espèces de thonidés à l'instar de l'espadon, la bonite et le requin, qui sont des espèces non soumises aux quotas de pêche imposés par la commission internationale de conservation des thonides (ICCAT). Les pays voisins, à l'instar de la Tunisie, l'Espagne, la Turquie et Malte sont les principaux clients de l'Algérie du thon ainsi que d'autres pays possédant des fermes d'engraissement.
« La filière d'élevage qui s'est développée à partir des années 2000 n'est pas durable, c'est-à-dire pour obtenir un kg de thon rouge, il faut fournir 12 à 17 kg de nourriture.» Notre interlocuteur nous indique en outre que sur le quota de pêche mondial qui est fixé à 36 000 tonnes pour 2020, le Maroc bénéficie de 3 284 tonnes, la Tunisie 2 655 et la Turquie 2 305 à pêcher contre seulement 1 655 tonnes pour l'Algérie, avec la perspective d'être autorisée à extraire 2 000 tonnes en 2021 et 2 500 en 2 025. Ainsi, nos artisans doivent savoir que ce type de pêche est quantifié légalement.
En Europe, les thoniers senneurs du secteur industriel recueillent l'essentiel du quota, au grand dam des petits pêcheurs algériens. Quant aux artisans, ils ne pourront prendre que 5 thons rouges par an, sans dépasser 20% des prises quotidiennes.
Houari Larbi
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Posté Le : 10/02/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Houari Larbi
Source : www.lesoirdalgerie.com