Algérie

Tueur de Toulouse: une unité nationale vite fissurée



Les craintes de stigmatisation de la communauté musulmane sont fortes après l'identification du tueur. Marine Le Pen, sans attendre l'arrestation du tueur, a dit vouloir mener «la guerre» contre «le risque fondamentaliste». Sur le terrain les forces de l'ordre semblent jouer la carte de l'usure
Les mots sont d'une rare violence. Dans un communiqué adressé «aux salauds», Wallerand de Saint Just, le vice-président du Front national (FN), interpelle Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche, François Bayrou, celui du MoDem, ainsi que la députée communiste Marie-George Buffet. Sitôt la piste des anciens militaires néonazis écartée au profit du terrorisme islamique dans l'affaire de la tuerie de Toulouse, le parti d'extrême droite a attaqué. «Votre entreprise visant à tenter de traîner dans la boue 20% des Français a raté. Vous avez essayé d'ajouter à l'horreur du drame votre mauvaise vindicte politique. Vous devriez présenter des excuses au Front national, à ses électeurs et à Marine Le Pen», écrit Wallerand de Saint Just. Le frontiste fait notamment référence à un discours de François Bayrou dans lequel le centriste a mis en cause «l'état de la société» et une «stigmatisation inacceptable.»
Tandis que les hommes du RAID négociaient avec le suspect des assassinats, un jeune homme au profil «d'autoradicalisation salafiste atypique» retranché dans son appartement toulousain, la fille de Jean-Marie Le Pen a ajouté, sur iTélé: «Je crois que le risque fondamentaliste a été sous-estimé dans notre pays. ['] Des groupes politico-religieux se développent face à un certain laxisme. Il faut maintenant mener cette guerre contre des groupes politico-religieux fondamentalistes.» Marine Le Pen a réaffirmé qu'elle organiserait un référendum sur la question de la peine de mort et de la perpétuité réelle si elle était élue.
La trêve est terminée. La campagne reprend ses droits. Les questions de la sécurité, de la lutte contre le terrorisme et l'islamisme radical, voire de l'intégration et de la place de l'islam en France, vont débouler dans le débat politique et occuper l'espace médiatique ces prochains jours.
Jean-Luc Mélenchon n'entend pas laisser faire Marine Le Pen. Dans un communiqué, le Front de gauche dénonce les «charognards du FN». «Le présumé coupable n'est même pas encore arrêté ['], mais déjà Marine Le Pen a déclaré qu'il était musulman avant d'être Français, comme si la confession musulmane conduisait naturellement à de tels gestes abjects. Pour le FN, tout est bon pour récupérer et alimenter la ­névrose anti-musulmans.»


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