? «Après plus d'un mois d'attente, de souffrance et de douleur envahissante, j'ai finalement été contraint de prendre la décision d'enterrer mon fils en Ukraine. J'ai accepté contre mon gré son enterrement, le samedi 02 avril 2022, dans un cimetière de Kharkiv, loin de la famille endeuillée et déchirée par cette perte horrible. Toutes mes démarches pour le rapatrier sont restées vaines. Je n'ai pas les mots pour exprimer ce que je ressens. Moi, ma famille et tous les proches et amis sont dans une profonde tristesse de ce tragique drame et de son enterrement dans un pays étranger ». C'est la première réaction du père du défunt Mohamed Abdelmounaim Talbi (24 ans), étudiant en mécanique de maintenance aéronautique tué lors d'un bombardement dans la deuxième plus grande ville d'Ukraine Kharkiv, le 26 février 2022. Sur la toile, Abdalhafid, le père du défunt, ne peut contenir son émotion : « La première raison qui m'a poussé à accepter cet enterrement difficile et terrible pour moi et pour ma famille est due à une lettre expédiée, via l'ambassade d'Algérie à Kiev, par un médecin du service où se trouvait la dépouille de mon fils, pour m'informer que les autorités ukrainiennes ont décidé d'enterrer tous les corps ayant dépassé une durée de plus d'une semaine. Le médecin légiste qui tenait à ce que je prenne une décision le plus rapidement possible sur le sort de mon fils, m'a informé que la liste des morts à enterrer à Kharkiv ne contient pas le nom de mon fils. Je suis donc entré en contact par le biais d'un courriel électronique et des communications téléphoniques la cellule de crise du ministère des Affaires étrangères à Alger, l'ambassade d'Algérie en Pologne et en Roumanie, mais aussi avec un responsable des relations étrangères du Parlement algérien. Et c'est grâce à tout ce monde ainsi que l'Association islamique de Kharkiv et également le soutien de certains bienfaiteurs, qui m'ont beaucoup aidé dans les démarches de change et de transfert de l'argent pour couvrir les frais d'enterrement de mon fils ». Ne pouvant contenir son émotion par cette perte cruelle qui, rappelons-le, avait provoqué l'émoi dans la paisible agglomération de Tafessera (Commune d'Azail, Béni-Snous), le père de la victime n'a aujourd'hui qu'un seul et cher espoir, celui de ramener le corps de son cher fils de l'Ukraine. «Aujourd'hui, mon seul souhait c'est de rapatrier le corps de mon fils vers le pays, pour soulager la grande douleur et l'enterrer parmi les siens à Béni-Snous, la terre de ses ancêtres. Je ne veux pas que son corps reste en Ukraine ! Je prie les hautes instances du pays de faire tout leur possible pour faciliter les démarches et activer le rapatriement du corps de mon fils vers l'Algérie. J'ai tellement mal au c?ur, nous avons le sentiment d'être abandonnés, on ne sait plus quoi faire ! Ce n'est plus une vie, mon fils aimait son pays ! ». Le cri d'alarme de ce professeur d'Université, qui résume tout le désarroi de la famille Talbi, sera-t-il entendu '
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 06/04/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Khaled Boumediene
Source : www.lequotidien-oran.com