La situation est qualifiée par les spécialistes de scandaleuse. Voilà
plus de trois mois que la pénurie de médicaments antituberculeux persiste au
niveau de certains établissements hospitaliers au niveau national, au détriment
de la santé des malades. Si à Oran, entre la direction du CHUO et les médecins
spécialistes du service, les avis divergent sur cette rupture de stocks de
médicaments, au centre du pays, la pénurie est bien réelle. Le chef de service
pneumologie à l'hôpital Mustapha Bacha, le professeur Salim Nafti,
a affirmé que l'antituberculeux «RH» manque depuis plus de trois mois au niveau
des établissements hospitaliers d'Alger, Médéa, Blida, Tizi
Ouzou et Chlef. Une
situation dramatique, souligne le même spécialiste, qui rend la tâche des
médecins très difficile vis-à-vis des malades. «Nous avons été obligés de
donner à nos patients atteints le RHZ qui est un antituberculeux composé de
trois antibiotiques alors qu'ils sont atteints de tuberculose pulmonaire et le
RHZ est prescrit pour la tuberculose extra-pulmonaire.
Le RHZ peut guérir le malade mais avec des risques de toxicité comme effets secondaires»,
nous explique le Pr Nafti. Le
problème, selon le chef de service, réside dans la mauvaise gestion des stocks
de médicaments puisque même le stock de sécurité, qui normalement est de six
mois, a été épuisé. C'est la pharmacie centrale qui est pointée du doigt. Pour
ce spécialiste, le programme national doit être élaboré en prenant en compte
une prise en charge diagnostique et thérapeutique. C'est sur cette base que les
prévisions doivent être faites. Ce qui n'est pas le cas actuellement, nous explique
le même professeur, et ce sont les malades qui payent les conséquences de cette
mauvaise gestion. «Plus grave encore, indique le chef de service, les
médicaments antituberculeux passent au-delà des frontières pour approvisionner
à partir de l'Algérie d'autres pays du Maghreb tel que le Maroc, alors que nos
malades sont privés de ce médicament». Pour éviter cette pénurie, il faut
respecter les achats annuels et les stocks, précise notre interlocuteur. A Oran,
la rupture de stocks est dénoncée par certains spécialistes mais du côté de la
direction du CHUO, on affirme que la situation est normale et le médicament est
disponible. Contacté hier, un spécialiste a confirmé que «le médicament
antituberculeux manque toujours».
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Posté Le : 11/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mokhtaria Bensaâd
Source : www.lequotidien-oran.com