Suite à la rupture de stocks des médicaments contre la tuberculose, dans certains unités de contrôle et de traitement des maladies respiratoires (UCTMR) et des difficultés d'approvisionnement au CHUO, la situation des malades, souffrant de la tuberculose devient de plus en plus, inquiétante.
Selon Mme B. Fatiha , habitant à Haï Essalam et souffrant d'une tuberculose extra pulmonaire «cela fait deux semaines que j'attends mes médicaments mais à chaque fois que je me rends à l' UCTMR de Haï Chouhada, on me dit qu'il y a un manque de médicament et qui il n'ont pas été servis». Idem pour les malades souffrant de la tuberculose pulmonaire.
Les malades tuberculeux (TBC) qui sont, de plus en plus, nombreux à se présenter devant les services sanitaires de la wilaya d'Oran, se trouvent dans le désarroi total et il y en a même qui risquent une rechute puisque le traitement ne doit, en aucun cas, être interrompu. Contacté un médecin spécialiste exerçant au service de pneumologie du CHU d'Oran, a confirmé que l'approvisionnement en antituberculeux est perturbé et que la prise en charge des malades ne se fait pas convenablement, ce qui augmente les risques de la contamination. «Les malades ne sont pas pris en charge correctement. Les petites quantités de traitement ne dépassent pas les 10 jours. Une fois le traitement de 10 jours arrive à sa fin, le malade se retrouve abandonné et ballotté entre les UCTMR et le CHUO, pour recevoir une autre quantité de traitement (10 jours), ce qui complique son état de santé». Le même spécialiste ajoute que «cette situation est due au manque de coordination. Auparavant, chaque malade recevait son traitement de 6 mois, dès le premier jour où sa maladie est confirmée.
Actuellement et à cause des fréquentes ruptures de stock, on ne lui donne que des quantités de médicament couvrant 10 dix jours de traitement renouvelable pendant les 6 mois que dure ce dernier».
En effet, selon des spécialistes, «si le traitement de 6 mois est interrompu, les risques d'une irréversibilité de la tuberculose sont grands puisque le patient peut développer une résistance au traitement. La maladie pourrait lui être fatale, y compris pour son entourage.»
D'autre part et selon une source du CHUO, pour les cas suspects et pour manque de milieu de culture (LovenStain), on effectue des examens biologiques directs (examen de cytologie sur les crachats) pour détecter les BK. La méthode « LovenStain » n'est appliquée que pour les cas critiques, alors que dans certains cas, la maladie n'est pas détectée par les examens directs. Conséquence, certains malades ignorent qu'ils sont porteurs de la maladie et peuvent contaminer d'autres personnes.
Devant cet état de fait, des spécialistes en pneumologie et phtisiologie du CHUO tirent la sonnette d'alarme sur la propagation alarmante de la tuberculose.
Cela est d'autant plus grave que ceci coïncide avec un manque criant de médicaments, entrant dans le soin et la prévention. Pour rappel selon les chiffres officiels de la DSP, 1.690 cas de tuberculose ont été enregistrés en 2011, dont 848 de type pulmonaire (50,18%) et 842 cas de type extra pulmonaire.
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Posté Le : 16/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com