Algérie

tuberculose à Tizi Ouzou.. 329 cas recensés en 2018



«Notre wilaya ne dispose pas de laboratoire de dépistage de l'infection tuberculeuse. Alors, il est temps d'améliorer le réseau de laboratoires de dépistage de référence avec des soins de qualité et gratuits».Le nombre de malades atteints de tuberculeuse pulmonaire et extra-pulmonaire (TEP) est en nette recrudescence ces dernières années au niveau de Tizi-Ouzou. Au total, 329 cas ont été recensés au niveau local en 2018, dont 63% sont des TEP contre 296 cas en 2017. Cependant, l'incidence de cette infection a connu une stabilité puisqu'elle est passée 54,7% en 2017 à 54,97% en 2018. C'est le bilan établi par le service d'épidémiologie de l'Unité Belloua du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, organisée avant-hier au niveau de l'Unité de ex-sanatorium.
A cette occasion, le Dr Khadidja Benamane a fait un état des lieux de la maladie au niveau de la capitale de Djurdjura. D'après elle, la TEP a augmenté ces dernières années de 13% et 04% pulmonaire et 13% TEP.
Absence de laboratoire de dépistage tuberculeux
Elle a affirmé que la wilaya est en dessous du seuil des objectifs du programme de lutte contre la tuberculose pour 2011-2015 établi par l'OMS, mais cela est insuffisant pour mettre fin à cette infection contagieuse.
Pour illustrer ses propos, elle a indiqué que la tuberculose contagieuse est passée de 10,15 cas pour 100 000 habitants en 2015 à 8,8 cas en 2018, alors que l'OMS a établi 15 cas par 100 000 habitants. La même spécialiste a avoué que beaucoup reste à faire pour mettre fin à cette infection. Elle a regretté l'absence d'un laboratoire de dépistage de malades tuberculeux au niveau local, ce qui les obligent à effecteur leurs examens à l'Institut Pasteur à Alger. Ainsi, elle a défendu la mise en place d'un plan de sensibilisation pour mieux gérer l'infection et arrêter la chaîne de transmission.
«Notre wilaya ne dispose pas de laboratoire de dépistage de l'infection tuberculeuse. Alors, il est temps d'améliorer le réseau de laboratoires de dépistage de référence avec des soins de qualité et gratuits. Une perspective, dira-t-elle, qui entre dans le cadre des objectifs de l'OMS 2011-2015 : «Les TEP sont explorées à titre externe (scanners, microscopie) ; nous n'avons pas assez de moyens au niveau des hôpitaux et le patient doit effectuer ses explorations chez le privé à des coûts excessifs, ce qui est totalement contradictoire aux recommandations de l'OMS qui insistent sur la gratuité des soins de la tuberculose».
Un centre antituberculeux en cours de réalisation à Ouacifs
La même interlocutrice a précisé que 8 services de contrôle de la tuberculose et des maladies respiratoires sont fonctionnels au niveau local et 1 autre est en cours de réalisation au niveau de la localité de Ouacifs qui permettra de prendre en charge 50 000 habitants. Ces services sont rattachés aux huit (08) établissements hospitaliers, dont un service spécialisé de pneumologie de l'EHS de Belloua qui prend en charge les cas chroniques. Il a décortiqué point par point les recommandations nationales : mettre fin à cette maladie et atteindre un cas pour 1 million d'habitants d'ici 2030. Pour le programme 2020-2025, il ne faut pas dépasser les 15 cas pour 100 000 habitants. Aujourd'hui, l'incidence est de 50 cas pour 100 000. Elle a mis en exergue que la TEP est présente plus chez les séropositifs ou les personnes vivant avec le virus VIH.
Parmi les recommandations faites par les médecins à l'issue de cette journée : mettre en place des bassins efficaces, la création de nouveaux antituberculeux avec le travail permanent de la recherche et l'innovation et la mise en place de supports d'information pour une collecte contrôlée de données spécifiques de cette maladie. Il n'y a pas de fichier national des enfants tuberculeux, que ce soit au niveau national ou bien local. Il n'y a pas de données efficientes sur le nombre de malades et établir une feuille de route pour faire sortir la tuberculose de l'enfant de l'ombre et des personnes détenues au niveau des établissements pénitentiaires. Pour le Pr Rachid Abdelaziz, chef de service de pneu-phtisiologie au niveau de l'Unité de Belloua, l'objectif, c'est la lutte antituberculeuse, faire un état des lieux de la prise en charge de cette maladie et mettre à jour les médecins de la wilaya sur la prise en charge des malades. La tuberculose est une maladie infectieuse contagieuse, mais son diagnostic est facile, surtout celle pulmonaire.
Ce sont des malades qui ont des symptômes pour lesquels ont fait des radios thoraciques : il y a des images radiologiques évocatrices, le malade est mis sous traitement et pris en charge. Il est orienté au niveau du dispensaire antituberculeux le plus proche où il reçoit son médicament pendant 06 mois et il est guéri à 100%. Sur le plan préventif, a-t-il dit, la vaccination contre le BCG qui se fait à la naissance est totalement satisfaite puisque plus de 97% des nouveau-nés de la wilaya sont vaccinés. Le dépistage des malades qui vivent avec un cas tuberculeux se fait d'une façon systématique. L'entourage est dépisté pour savoir s'il est contaminé. Pour certaines catégories de patients atteints de maladies chroniques comme le diabète, la dépression, l'hypertension artérielle), le dépistage se fait selon les symptômes.


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