,Adjoint de Zinédine Zidane depuis 2014, le fidèle numéro 2 de Zizou lors de ses deux passages au Real Madrid va devenir pour la première fois entraîneur principal en Suisse. En attendant, celui qui a notamment remporté trois champions League avec «ZZ» a présenté pour le journal sportif Onze Mondial ses idées de jeu dans le football...Sa vie dans le football a commencé à l'âge de 6 ou 7ans
«J'ai signé ma première licence à 8 ans». Il s'éloigne des stades avec le titre de professionnel 33 ans. Puis passe comme entraîneur. C'est un technicien qui ne recule devant aucun sujet qui concerne le football, son plaisir est de se mouiller à toutes les discussions et d'ailleurs souvent invité par les professionnels et médias pour donner ses avis sur tout ce qui fait football. Le lire ou l'entendre, il sera difficile pour celui qui veut approfondir ses connaissances dans ce monde du foot de se détacher lui-même, il ne s'en cache pas « pour moi, le football, c'est de la créativité. Les joueurs sont souvent enfermés dans des stéréotypes qui les empêchent de s'exprimer », dit-il. « C'est pour ça que j'accorde une grande importance à la créativité? J'aime conserver et utiliser ce qui se faisait à l'époque ».
Les principes de jeu
Le football, chacun le manie à sa manière, il plait ou déplait, chaque entraîneur construit son scénario, comme il le désire, et chacun a sa philosophie de jeu qui se veut différente, notamment opposée à celle des autres. Sur cette question on apprend qu'il est plutôt : «un entraîneur offensif avec une possession tournée vers l'offensive?» Dans cette interview, il s'est montré très technique, amoureux de ce qu'il fait et surtout convaincant dans ses propos. «Pour revenir à ma manière de voir le football,» dira-t-il. « Aujourd'hui, les équipes sont construites pour utiliser tes déséquilibres et les espaces que tu vas laisser. Les joueurs vont vite, le jeu est très direct? »
Son point de vue sur les entraîneurs
Aujourd'hui, un entraîneur peut te raconter ce qu'il veut, il peut préparer son match, mais c'est seulement 20% de ce qu'il va se passer. Tout le reste, l'entraîneur ne maîtrise pas' Mais il met en exergue un phénomène que beaucoup d'entraîneurs négligent. Il citera le cas de la non maîtrise de la forme de ses joueurs, le plan de jeu de l'adversaire, les imprévus d'un match comme le VAR, une infériorité numérique ou des supporters qui envahissent le terrain. Dès cet instant, émotionnellement, le match n'est plus le même. 'Très en alerte sur les rencontres, le technicien expliquera que le sélectionneur doit donc préparer ton équipe à toutes les situations possibles. «Selon moi, tu peux te préparer à l'entraînement. Par exemple, j'aimais bien mettre de l'infériorité numérique dans mes ateliers. Je faisais des 10 contre 8 ou des 7 contre 5. Et là, je préparais mes joueurs à l'imprévu possible du match. Je veux que mes joueurs tentent des choses, de l'adaptabilité et un équilibre constant.»
«Qu'est-ce qui différencie une bonne d'une mauvaise tactique '»
Question technique, réponse professionnelle : « Quand les joueurs effectuent ce qu'on a décidé de faire avant le match, c'est parfait. La mauvaise, a contrario, c'est quand ils ne l'ont pas fait. Mais l'entraîneur ne sait jamais ce que va faire l'adversaire, il peut mijoter quelque chose que tu n'avais pas prévu. C'est là que l'entraîneur peut modifier 'une bonne tactique'».
Ce discours n'est souvent pas le bon, chez nous, en Algérie, ou des personnes vous diront : «Une bonne tactique, c'est quand tout s'est bien passé et que tu as gagné le match ». Ou sinon : « Une mauvaise tactique, c'est quand tu es passé à côté de ton match. Tu peux parfaitement préparer ton match et le perdre. Car il faut aussi reconnaître les mérites de l'adversaire. C'est subjectif de dire : « bonne ou mauvaise tactique ». Je le vois en deux parties : ton équipe répond à ce que tu veux. Et toi, en tant qu'entraîneur, tu remets ton équipe sur de bons rails quand tu es mis en difficulté par l'adversaire.»
Les imprévus dans un match
Dans ce chapitre, il démontre qu'il existe un pourcentage élevé d'imprévus dans un match, et s'enfonce dans des explications qui puissent convaincre, « le mot tactique veut tout et rien dire. C'est quoi une tactique ' Attendre derrière et prendre en contre l'adversaire ' Il y a plein de faits de jeu qui font basculer les matchs. Sur les matchs à élimination directe en Champions League, on a vu que ce n'était pas toujours les meilleures équipes qui passaient. Ça veut dire quoi ' Ça veut dire qu'il y a un moment clé dans un match, qu'une équipe arrive à répondre émotionnellement et pas l'autre. Si tu arrives à faire douter tactiquement ou émotionnellement ton adversaire, tu peux renverser la vapeur surtout s'il n'est pas préparé à l'imprévu Mieux encore, pour cet entraîneur. La tactique ne te fait pas forcément gagner un match tout le temps. Il y a des plans tactiques qui te font gagner, car l'adversaire n'arrive pas à lire ce que tu veux faire. Ça m'est déjà arrivé. Mais globalement, ce n'est pas une certitude qu'une bonne tactique te fasse gagner un match ».
Qui vient en premier, le système ou le joueur '
L'interview prend la forme d'un cours destiné à des jeunes entraineurs, il permet à tout un chacun de découvrir les ficelles des différentes tactiques de jeu. Lorsqu'on a voulu savoir si c'est le système qui vient en premier ou le joueur, pour lui « ce sont les joueurs le plus important, ce n'est pas le système. Ce sont les joueurs qui te font gagner un match. Certains entraîneurs disent l'inverse, mais c'est pour se protéger. Celui qui te fait gagner ou perdre les matchs ou même ta place, c'est le joueur. S'il ne fait pas ce que tu dis ou si tu lui demandes des choses qu'il ne sait pas faire, il ne va pas rentrer dans les objectifs, donc tu n'as pas les résultats attendus et donc tu te fais dégager. Ça ne veut pas dire que le joueur décide. Ça veut dire que le joueur est important pour gagner. Enfin, le bon entraîneur doit être passionné par le football, il doit faire ça pour aider les joueurs et les accompagner à performer. Il doit être au service d'un staff, d'un club, car finalement, il est de passage. Il doit apporter son savoir-faire. Après, il doit atteindre ses objectifs».
La différence entre un bon entraîneur et un mauvais
«Un mauvais entraîneur, c'est quelqu'un qui exerce ce métier pour lui. Il peut gagner des choses, mais finalement, il ne remplit pas le rôle d'entraîneur qui est d'entraîner ses joueurs, les faire progresser, d'accompagner l'être humain puisqu'après tout, c'est un homme comme toi. Si je ne remplis pas ce rôle-là, je ne me considérerai pas comme un bon entraîneur, même si je remporte plein de choses. Gagner, c'est une aventure humaine. Si tu gagnes uniquement pour toi, c'est bien, tu as ta Coupe et tu as ta ligne sur wikipédia. Mais quelques années plus tard, tu te retournes et tu ne conserves aucun souvenir puisque tu n'auras rien partagé avec tes joueurs. Pour moi, un mauvais entraîneur c'est celui qui fait les choses pour lui, même s'il gagne ».
C'est l'équipe qui fait gagner l'entraîneur
«L'entraîneur qui n'aura jamais la possibilité d'avoir une équipe capable de gagner un trophée, il n'en gagnera jamais. Et ça ne fait pas de lui un mauvais entraîneur. Par contre, l'entraîneur qui est sur le banc d'un des meilleurs clubs européens et qui ne gagne pas un titre, ça peut faire de lui un entraîneur moins bon. Par contre, si tu entraînes un club moins huppé et que tu ne gagnes rien mais que tu fais progresser ton équipe, que tu lui donnes une identité de jeu, à partir de là, on peut dire que tu es un bon entraîneur. Un bon entraîneur donne une identité à son équipe et la fait progresser. Un bon entraîneur n'est pas seulement celui qui gagne des trophées. Heureusement pour les autres. Il n'y en a qu'un qui gagne chaque année, les autres, c'est quoi ' (Sourire)».
Synthèse de H. Hichem
(Suite dans l'édition de demain)
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Posté Le : 02/10/2023
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Nouvelle République
Source : www.lnr-dz.com