Algérie

Trump va-t-il passer outre'



Trump a confirmé à Mahmoud Abbas et au roi de Jordanie son intention de transférer l'ambassade US à El QodsLe président Trump a informé hier soir le président palestinien Mahmoud Abbas et le roi Abdallah II de Jordanie «de son intention de transférer l'ambassade des Etats-Unis» en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem. Les deux dirigeants arabes l'ont mis en garde contre les «conséquences dangereuses d'une telle décision sur le processus de paix...».
Depuis son élection, le président américain Donald Trump n'a pas cessé de proclamer sa détermination à transférer l'ambassade US en Israël de Tel Aviv à Jérusalem, au risque d'anéantir l'espoir infime d'une paix bâtie sur la reconnaissance d'un Etat palestinien, avec El Qods (Jérusalem-Est) comme capitale. L'annonce d'une telle décision, récurrente tous les six mois, a jeté la consternation dans plusieurs capitales arabes et musulmanes. Un haut conseiller du président palestinien Mahmoud Abbas, Nabil Chaath, a averti hier que toute reconnaissance par les Etats-Unis d'El Qods occupée comme «capitale» d'Israël signifierait la fin des discussions avec l'administration américaine. «Nous n'accepterons plus la médiation de l'Amérique, nous n'accepterons plus la médiation de M. Trump. Ce sera la fin du rôle joué par les Américains dans ce processus», a dit M. Chaath. L'Organisation de la libération de la Palestine (OLP) avait déjà mis en garde les Etats-Unis contre toute tentative de transfert de leur ambassade à El Qods occupée, soulignant que toute solution au conflit doit passer par la reconnaissance d'El Qods-Est comme capitale du futur Etat palestinien indépendant.
Les Nations unies n'ont jamais reconnu l'annexion d'El Qods ni celle des territoires occupés en juin 1967 et elles considèrent que le statut d'El Qods occupée est étroitement lié à la fin de la colonisation israélienne qui continue de se propager, tel un cancer, malgré les nombreuses résolutions de la communauté internationale. C'est pourquoi toutes les ambassades accréditées auprès de l'Etat hébreu sont basées à Tel Aviv. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a qualifié hier de «dangereuse» toute décision de déplacer l'ambassade américaine à Jérusalem. Il a déclaré aux mem-bres de l'institution panarabe que la réunion convoquée était due «au danger créé par cette affaire, ainsi qu'à ses conséquences négatives non seulement pour la Palestine mais aussi pour la région arabe et le monde islamique». A ses yeux, une telle éventualité signifie clairement «une menace pour la stabilité régionale» et mettrait fin au rôle des Etats-Unis comme médiateur».
Déroger au rituel de la «clause dérogatoire» à la loi de 1995 qui tentait de forcer la main aux présidents précédents conduirait Donald Trump à mettre le doigt dans un engrenage dont il soupçonne à peine les conséquences. Déjà confronté à la question du nucléaire nord coréen, il a beau proclamé avec son entourage que la décision «n'est pas une question de si mais une question de quand» sauf que défier avec une telle désinvolture les 57 pays membres de l'OCI et leurs peuples avec eux pourrait lui réserver des surprises.
Déjà, hier matin, un allié inconditionnel des Etats-Unis, la Turquie l'a mis en garde, par la voix du président Recep Tayyip Erdogan qui a averti que le statut de Jérusalem était «une ligne rouge» pour les musulmans, allant même jusqu'à évoquer une possible rupture diplomatique avec Israël si Washington devait reconnaître la ville sainte comme capitale de l'Etat hébreu. Et la pression internationale risque de s'intensifier au fur et à mesure que se précise la menace de la Maison-Blanche, ruinant du même coup tous les derniers espoirs d'une paix déjà minée par ailleurs. L'Union européenne s'est elle aussi manifestée pour mettre en garde contre les «graves répercussions» d'une telle décision américaine. «Il faut rester concentré sur les efforts pour faire redémarrer le processus de paix et éviter toute action qui saperait ces efforts», a-t-on déclaré à Bruxelles où plusieurs chefs d'Etat européens ont exprimé «leur préoccupation».


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