Les défis qui attendent au tournant le président américain Donald Trump sont énormes, surtout en ce qui concerne le dossier compliqué de la Russie. Il y a quelques mois seulement, Julianne Smith, l'ancienne responsable de la politique de l'O.T.A.N au Pentagone, aurait déclaré que les relations entre la Russie et les U.S.A sont entrées dans une phase extrêmement difficile et dangereuse. Un constat qui suit, à vrai dire, la décision prise par Vladimir Poutine le 03 octobre dernier de suspendre par décret présidentiel l'accord établi entre lui-même et Clinton en 2000 pour le recyclage de 34 tonnes de plutonium provenant de leurs stocks d'ogives nucléaires héritées de la guerre froide. De même, le patron de Moscou a-t-il décidé dans la foulée de déployer à Kaliningrad sur la mer Baltique des missiles pouvant être équipés de têtes nucléaires. Un fait gravissime qui met directement en péril la sécurité de l'Oncle Sam. Le plus inquiétant, c'est que Poutine ne compte pas retourner en arrière si les Américains ne réduisent pas leur présence militaire à la frontière russe, arrêter de s'immiscer dans les affaires des pays alliés tels que la Chine et le Venezuela, lever les sanctions économiques imposées depuis la crise ukrainienne aux officiels du Kremlin et verser à la Russie des réparations conséquentes pour les pertes qu'elle a dû en subir. Rappelons bien qu'en 2012 déjà, Poutine aurait loué, dans une tribune publiée sur les colonnes de Rossiyskaya Gazeta, un journal très médiatisé en Russie, le rôle des armes nucléaires dans la nouvelle «doctrine stratégique de la Russie», laissant clairement entendre par là qu'elles pourraient être utilisées dans une guerre conventionnelle. Ainsi multiplie-t-il des provocations à l'encontre des Américains (annexion de l'île de Crimée, soutien aérien au régime d'Al-Assad, piratage «présumé» de la dernière élection américaine, etc). D'ailleurs, au plus chaud de la crise de Crimée en 2014, Poutine s'est dit, lui-même, prêt à recourir à l'usage des armes nucléaires le cas échéant. En rétrospective, l'on remarque bien que depuis la signature en 2010 de l'accord du désarmement «New Start», la Russie aurait rejeté toutes les propositions de Barack Obama de négocier de nouvelles réductions d'armes nucléaires. Elle est même accusée par Washington d'avoir violé le traité de désarmement qui élimine les missiles de croisière de 500 à 5500 kilomètres de portée, négocié en 1987 entre Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev. Et pourtant, ce sont les U.S.A qui se sont retirés les premiers en 2002 du fameux traité sur la limitation des systèmes de missiles anti-balistiques. Chose que les autorités russes auraient, somme toute, vite dénoncée, voyant en ce déploiement américain de ces systèmes-là, en Europe de l'Est notamment, une provocation directe contre ses intérêts géostratégiques.
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Posté Le : 29/01/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamal Guerroua
Source : www.lequotidien-oran.com