Algérie

Trump met le doigt sur la détente


Les 23 diplomates russes expulsés le 26 mars par LondresPour son malheur, la Nouvelle-Zélande n'a pas pu s'associer à la mêlée: «Nous avons mené des vérifications en Nouvelle-Zélande. Nous n'avons pas ici d'agents du renseignement russe non déclarés. Si nous en avions, nous les expulserions», a déploré sur la radio publique la Première ministre Jacinda Ardern.
Vingt-trois pays, dont 16 membres de l'Union européenne unis derrière les Etats-Unis ont décidé lundi dernier d'expulser pas moins de 116 diplomates russes en guise de représailles coordonnées du camp occidental, à l'affaire Sergueï Skripal, cet agent double russe échangé par le Royaume-Uni retrouvé empoisonné par un gaz mystérieux à Salisbury ainsi que la fille de celui-ci et un policier chargé de sa protection. C'est une mesure sans précédent qui n'a pas eu son équivalent même au plus fort de la Guerre froide entre l'Urss et le bloc occidental. Cette décision, a estimé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est «le résultat de pressions colossales» des Etats-Unis, ajoutant qu'il s'agit en l'espèce d' un «chantage colossal qui constitue, malheureusement, l'arme principale de Washington sur la scène internationale».
Pour son malheur, la Nouvelle-Zélande n'a pas pu s'associer à la mêlée: «Nous avons mené des vérifications en Nouvelle-Zélande. Nous n'avons pas ici d'agents du renseignement russe non déclarés. Si nous en avions, nous les expulserions», a déploré sur la radio publique la Première ministre Jacinda Ardern. Les diplomates néo-zélandais en Russie l'auront échappé belle! Car Moscou n'a pas tardé à réagir en annonçant que des mesures de réciprocité interviendront au cas par cas dans les prochains jours, dans le cadre d'une «riposte sévère», non sans regretter une surenchère dans les tensions qui mettent de plus en plus en danger la paix mondiale et surtout la situation précaire en Europe où l'Otan vient lui aussi mettre son grain de sel avec des «décisions supplémentaires». Moscou se dit disposé à poursuivre «un travail constructif» avec les pays occidentaux et en particulier les Etats-Unis, que sa diplomatie entend mener à bien sans pour autant ignorer les mesures coercitives ayant visé ses missions diplomatiques. Sans doute, le Kremlin a-t-il déjà mis en branle un examen minutieux des dossiers pour la réponse appropriée qu'il entend donner en temps opportun. Jusque-là, le président russe Vladimir Poutine a fait montre de retenue comme lors de l'expulsion d'une trentaine de diplomates par l'administration Obama, fin 2017. Après avoir calmé le jeu, Moscou a finalement appliqué la règle de réciprocité après l'arrivée de l'administration Trump qui n'a pas cherché à apaiser la relation.
Côté médias, la presse russe a estimé que les rapports «entre la Russie et l'Occident sont de nouveau entrés dans une période de Guerre froide à part entière», tout en indiquant que les expulsions des diplomates russes «sont particulièrement destructrices pour les relations russo-américaines». Certains experts considèrent même, à tort ou à raison l'avenir seul le dira, qu'on est loin de la fin de l'escalade et que la situation va encore empirer de semaine en semaine car les Occidentaux ne sont pas près de lâcher l'arme des sanctions économiques pour tenter d'étrangler la Russie. Le fait que cette centaine d'expulsions ait été soigneusement coordonnée indique qu'on est en présence d'un «flashmob russophobe», écrit le quotidien Izvestia tandis que le quotidien Kommersant souligne que ces «mesures d'une rigueur sans précédent (...) sont un nouvel élément dans l'aggravation des relations entre la Russie et les Occidentaux».
Les détracteurs de la stratégie du président Poutine ne sont évidemment pas en reste, convaincus que «cette politique de la tension» n'a d'autre but que de renforcer sa légitimité. Bien sûr, il s'agit là d'un point de vue lourdement marginal et, à bien des égards, instrumentalisé par les réseaux atlantistes.
Quant à la télévision russe Pervy Kanal, la plus regardée en Russie, elle critique vigoureusement «une guerre d'informations transformée en guerre diplomatique» contre Moscou. Pour la quasi-totalité des médias russes, ce qui frappe dans les mesures prises par les pays occidentaux, c'est la dimension «irrationnelle» nourrie par la phobie de l'élite américaine à l'égard d'une Russie revenue de loin pour reprendre sa place de superpuissance rivale avec laquelle il faut désormais compter.
Ils voient ainsi dans ces «gestes provocateurs» la preuve que leur pays assume, malgré lui, le rôle du bouc émissaire idéal, même et y compris quand il ne cesse de clamer son innocence dans l'affaire Skripal, et ils rejoignent en cela le vice-ministre des Affaires étrangères Sergeï Riabkov qui garde l'espoir que «le bon sens qu'ont conservé quelques responsables aux Etats-Unis concernant les relations avec la Russie, triomphera» malgré tout. Des sources sûres considèrent néanmoins que ce qui se passe actuellement n'est que la conséquence d'une montée au créneau du lobby de l'industrie militaire américaine au lendemain de l'annonce par le président Poutine, début mars dernier, du déploiement de nouvelles «armes invincibles», au grand désarroi de l'Otan.
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