Algérie

Trousseau de la mariée



Nouvelles coutumes Il est de notoriété affichée que toute nouvelle mariée doit se présenter chez la belle-famille avec un trousseau rendant compte de l?« investissement » du mari, à savoir - et selon les régions - robes, vêtements, draps, couvertures, nappes et napperons, toilette féminine et comme touche finale ou apport personnel et personnalisé, des ensembles de cuisine. Blida, et sûrement d?autres régions d?Algérie, observe, depuis quelques années, un engouement certain pour un ensemble de poupées décoratives servant de porte-gants et serviettes de table, porte-sacs destinés aux ordures ménagères, de sac à pain, tablier, nappe, corbeille à pain, gants à l?usage du four, serviettes de table, conçus par des mains expertes dans un seul type de tissu. Rencontrée en cette période privilégiée d?union sacrée, une de ces couturières, Mme Aïcha H., la quarantaine et cinq enfants à sa charge, a évoqué son art, pratiqué depuis bientôt une année et dont l?idée lui est venue de la consultation non intentionnelle d?un magazine du mode où ses yeux s?étaient attardés sur la publicité pour un ensemble de cuisine mis en vente par une grande surface : « Je me suis dite que ce travail est à ma portée et... je me suis lancée un défi ! », affirma fièrement celle qui plie aujourd?hui sous les commandes émanant d?abord de l?entourage familial puis, le bouche à oreille aidant, de cercles plus larges. Interrogée sur le fait que son produit n?est pas visible au niveau des nombreux commerçants de la ville de Blida, Mme Aïcha déclarera qu?elle manque de temps, un temps pris également par l?attention apportée à ses enfants et à son mari et celle-ci précisera d?un air quelque peu malicieux : « La beauté réside également dans la rareté du produit. » Cet art, reconnu sur un plan artisanal, pourrait faire l?objet d?une vente à grande échelle grâce à la mécanisation ou l?assistance par ordinateur mais la dame craint, par manque d?informations, tout ce qui est institutions, crédits, ouvriers en affirmant : « C?est un autre monde qui a ses exigences pour lesquelles je ne me sens pas d?attaque. » Faut-il regretter l?absence du passage de cet art à l?ère industrielle ou remercier cette suffisance qui donne à apprécier des pièces rares - et donc plus chères - nées de l?imaginaire d?une femme qui possède plus d?un art dans ses doigts ? C?est la question que peut se poser tout être, lorsqu?il observe également l?élaboration des modèles d?écharpe, le dessin de patrons pour pantalon féminin et qu?il apprend que cette bonne dame confectionne l?habillement de ses trois petites filles dont la dernière, Bouchra, vient de fêter ses deux années. Léguer à sa progéniture ce qui se réalise actuellement est déjà la garantie d?une continuité qui s?assume comme une tradition... blidéenne, pourquoi pas ?


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