Algérie

Troupes folkloriques



Troupes folkloriques
Constat - Les anciens artistes ne semblent pas trouver leur compte avec la nouvelle tendance, notamment dans les régions rurales.Les animateurs de fêtes (les troupes folkloriques) sont mécontents de cette nouvelle attitude des citoyens qui tiennent à «raccourcir» la durée de ces événements. En Kabylie, par exemple, ces troupes, communément appelées idheballen, sont de plus en plus sollicitées pour, uniquement, accompagner les cortèges, animer quelques instants l'entrée de la mariée dans la salle et son arrivée à son domicile conjugal, alors qu'ils avaient l'habitude de marquer leur présence durant toute la nuit précédant la fête et une bonne partie de la journée du lendemain.
«Les fêtes commencent à perdre leur charme d'antan et, personnellement, je me sens démotivé quand je suis appelé à animer une fête dans une salle. L'ambiance est souvent vive, même si en termes de rémunération, on perçoit la même somme et parfois même plus», avouent certains de ces artistes. Le changement notable d'ambiance a fait perdre, aux yeux de ces derniers, le goût de ces événements, surtout qu'ils ne se rendent pas aux fêtes, juste pour gagner de l'argent, mais surtout pour se faire plaisir par la même occasion.
«Quand nous sommes appelés à animer un mariage où il y a beaucoup de monde et dans un environnement familial et spacieux, cela nous donne envie de travailler et de faire le maximum pour rendre l'ambiance plus festive», avoue Amara, la soixantaine, qui continue toujours d'exercer ce métier. Son «collègue» dans la même troupe, H'mimi, la cinquantaine, va encore plus loin. «Parfois, il nous arrive de refuser d'aller dans les salles des fêtes, car, personnellement, je me sens comme dans une prison», avoue notre interlocuteur. En réalité, ce sont les artistes «traditionnels», qui procurent de la joie aux autres. Ils tentent d'éviter les salles des fêtes, tant le phénomène n'a pas encore atteint une grande partie des localités rurales.
Mais la jeune génération de ces idheballen semble trouver son compte. En effet, ces derniers gagnent de l'argent sans avoir à fournir beaucoup d'efforts. «Ce qui nous intéresse, c'est gagner de l'argent. Et quand nous sommes invités à animer une fête dans une salle, cela nous fait énormément plaisir car ce que nous gagnons en l'espace de deux ou trois heures équivaut à toute une nuit et à une demi-journée chez les personnes qui optent pour des fêtes organisées à leur domicile», affirme, à cet égard, Alilou, la trentaine, qui fait partie d'une troupe à Aït Laaziz, dans la wilaya de Bouira.
Le conflit de générations transparaît, donc, même au niveau des fêtes. Cet état de fait renseigne sur les mutations que vit notre société et qui ne sont pas du goût de tous.


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