Algérie

Trop peu, trop tard '



Trop peu, trop tard '
Que doit-on retenir des propos tenus par le Premier ministre devant les walis ' Au-delà du constat amer de la situation socioéconomique ? déjà connue ? du pays, le ton était plutôt moralisateur envers l'auditoire, comme si l'Exécutif n'avait pas sa part de responsabilité dans cet état de déliquescence avancée.Fallait-il attendre que l'on atteigne un point critique avec la baisse de près de 50% de nos ressources pour que le gouvernement réagisse de cette manière, en demi-teinte, alors que tous les voyants sont au rouge ' L'impression générale qui se dégage, c'est qu'encore une fois, on a raté le coche du développement alors que la conjoncture économique internationale était ? ou plutôt nous était ? nettement plus favorable. On a laissé passer l'occasion d'entamer des grands chantiers de la relance économique et de l'amélioration des conditions des citoyens, au moment où le prix du baril de pétrole était en hausse constante.A ce moment-là, les milieux officiels pavoisaient devant les réserves en devises et autre Fonds de régulation en constante augmentation que beaucoup de pays développés nous enviaient, notamment depuis la crise internationale de 2008.Malheureusement, le gaspillage et la corruption ont achevé ce que la mauvaise gouvernance et l'imprévision avaient nettement entamé avant que le retournement du marché pétrolier ne mette à nu l'incurie et le laxisme de l'Exécutif au cours des douze derniers mois. La maladie du Président n'a fait qu'aggraver les choses, un peu comme s'il n'y avait plus de pilote dans l'avion.Jusqu'à cette dernière sortie du Premier ministre devant les walis réunis, le ton était plutôt à l'excès d'optimisme, pour ne pas dire un optimisme béat depuis une année, comme si le danger n'existait pas. Tout le monde espérait que dans la loi de finances de 2014, et surtout dans la loi de finances complémentaire 2015, des mesures fiscales et budgétaires hardies allaient au moins essayer de corriger, un tant soit peu, les faiblesses du laxisme en matière économique.Et par la même, amortir les contrecoups de la réduction des recettes des hydrocarbures.On attendait que M. Sellal annonce des perspectives d'action, alors que l'on est pratiquement dans la confection de la loi de finances 2016 qui sera soumise au Parlement lors de la session d'automne qui s'ouvrira dans quelques jours.Bien au contraire, on retiendra qu'il n'écarte pas le spectre de recourir à l'endettement extérieur si la situation financière du pays devait perdurer dans la tendance actuelle.Encore une fois, rien de concret pour les jours prochains et l'année 2016 qui s'annonce encore plus rude. Les experts, en effet, ne misent pas un dinar sur une hypothétique amélioration de la conjoncture pétrolière, surtout avec l'entrée sur le marché international de la production iranienne. Il sera alors encore plus difficile de faire face à la demande sociale et d'opérer les grands arbitrages nécessaires en matière budgétaire, tout en essayant de préserver une certaine paix sociale. Un exercice difficile. De plus en plus difficile.




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