Algérie

Trop brusque baisse des importations



Trop brusque baisse des importations
Miracle ou mirage' La facture des importations baisse à la vitesse d'un avion qui va se crasher. Au chapitre des médicaments, c'est 40% en moins. C'est le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf qui l'a annoncé. Pour y arriver, il a fallu supprimer de la liste des importations pas moins de 200 médicaments. Ceux qui ne «servent à rien» et ceux qui sont produits localement. Dans les deux cas on aurait pu s'en apercevoir avant. Mais bon, passons! Au chapitre des matériaux de construction la baisse est de 33,2% au cours du premier trimestre de cette année. C'est le Cnis (Centre des statistiques des douanes) qui a donné l'information. Outre le bois, le fer et l'acier, la brique, les dalles et les carreaux figurent parmi les principaux produits dont l'importation a baissé. Pour le bois, l'explication pourrait être son remplacement par l'aluminium puisque dans le même temps, l'importation de ce produit a augmenté de près de 119%. L'autre augmentation enregistrée se retrouve dans les articles de robinetterie. Elle est de plus de 8%. Mais globalement, la facture totale a baissé substantiellement, passant de 995 millions de dollars au cours du 1er trimestre 2014 à 664 millions de dollars à la même période de cette année. Plus de 300 millions de dollars économisés en un seul trimestre, ce n'est pas rien. On a même envie de pavoiser. Sauf que nous avons besoin, au préalable, d'être rassurés. Que ce n'est pas conjoncturel. Qu'il y a du durable dans ces baisses. Que la production nationale est vraiment présente. Qu'elle est réellement identifiée et identifiable. Notre inquiétude repose sur des faits. Les médicaments produits localement qui ont permis de ne plus les importer couvriront-ils intégralement et de manière constante nos besoins' Plusieurs facteurs peuvent changer la donne. Il y a les intrants et les aléas du marché, les équipements et les mauvaises surprises de maintenance et enfin et surtout le patriotisme des producteurs locaux pour ne pas être tentés d'exporter leurs produits à la première offre étrangère. Les marchés du Sud ne doivent pas être sous-estimés. Les marchés du Nord peuvent être également tentés de faire des offres «politiques» pour reconquérir notre espace. A ce niveau d'affaires, les enfants de choeur n'ont pas leur place. Plus inquiétantes sont les nouvelles qui nous parviennent de l'habitat. On a appris au début de cette année que le ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, avait adressé une circulaire aux responsables de son secteur leur demandant de veiller à «l'application de la règle de la prévalence à la production locale» dans la passation des marchés publics. Dans un premier temps on s'est dit que cela explique la baisse de l'importation des matériaux de construction que vient d'annoncer le Cnis. Une intervention, lundi dernier, de la directrice générale du Cnic (Centre national de l'ingénierie de la construction), Mme Malika Messaoud Nacer, a vite fait de nous «refroidir». En marge du Salon international du bâtiment «Batimatec», elle a déclaré, lundi dernier, qu'il «est nécessaire de mettre en place une véritable banque de données recensant les producteurs nationaux avec une mise à jour continue des informations sur les produits, au profit des opérateurs, maîtres d'ouvrages et prescripteurs». En d'autres termes, les produits locaux ne sont pas recensés. Comment, dès lors, rendre applicable la circulaire ministérielle' Pour mesurer la crédibilité de cette déclaration, il est bon de savoir que le Cnic a été créé par décret exécutif n°14-128 du 5 avril 2014 et que selon son article 2, il est placé sous la tutelle du ministre de l'Habitat. Quoiqu'il ne figure pas dans la liste des organismes sous sa tutelle publiée par le ministère sur son site Web. Bizarre, car même sur le site du Cnic, la tutelle est zappée. Les décisions de nos ministres sont dictées par la volonté de bien faire. Mais que fait l'intendance'




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