Algérie

Trois syndicats font front commun



La pilule ne passe toujours pas chez les partenaires sociaux ! Le projet de la mise de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP) sous tutelle du ministère de l'Industrie pharmaceutique ne cesse de diviser. Les organisations syndicales du SNPSSP, du Snapo ainsi que du SNMGSP sont revenues à la charge et s'opposent catégoriquement à cette idée.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Les présidents de ces trois entités syndicales, qui sont : Messaoud Belambri, Mohamed Yousfi et Salah Laouar, ont réaffirmé, hier mardi, à l'occasion d'une conférence de presse organisée à l'hôtel El-Aurassi, qu'ils désapprouvent totalement cette décision et la qualifient «de menace pour la santé publique». Ces derniers estiment que l'agence en question a une incidence directe sur la sécurité sanitaire. Son rôle dépasse l'aspect commercial, tant elle touche à la santé du malade algérien, soutiennent-ils.
«Nous exprimons notre inquiétude de voir cette agence de la plus haute importance pour la santé publique relever dorénavant de l'industrie pharmaceutique», précise un communiqué conjoint, rédigé par le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), le Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo) et enfin le Syndicat national des médecins généralistes de la santé publique (SNMGSP).
Justifiant leur refus de voir cette agence rattachée au secteur de l'industrie pharmaceutique, ils font remarquer que «les prérogatives de l'Agence dépassent largement celles de l'industrie puisqu'elles touchent à la santé humaine (décret exécutif 19-190 du 3 juillet 2019)».
Les signataires du même communiqué précisent encore que «la norme universelle (OMS) ainsi que la législation algérienne spécifient que cette agence est sous tutelle du ministère de la Santé».
Le président du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine, Messaoud Belambri, qui s'exprimait lors de cette conférence, s'est, par ailleurs, dit davantage «préoccupé» par le «secret» qui a entouré l'élaboration de ce projet. Il ne conçoit pas que l'on puisse «prendre des décisions aussi majeures sans impliquer les partenaires sociaux ainsi que tous les acteurs concernés».
Outre ce détail, le président du Snapo insiste : «Il revient au ministère de la Santé de gérer cette agence qui touche directement le bien-être du patient algérien.» Même réaction chez le président du Syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), Mohamed Yousfi, qui, à son tour, considère que le transfert de cette agence sous la tutelle d'un ministère autre que celui de la Santé relève «d'un non-sens».
Mohamed Yousfi signale que de par le monde, toutes les agences de médicament sont sous la tutelle du ministère de la Santé. Ce qui est loin d'être un hasard, dit-il. Il rappelle, à titre d'exemple, l'agence française l'ANSM, l'Agence européenne du médicament (EMA), ou encore la FDA des Etats-Unis d'Amérique, toutes placées sous l'autorité du ministère de la Santé.
Le président du Syndicat des médecins généralistes, Salah Laouar, a, lui, indiqué que « ce n'est pas en transférant cette agence d'une tutelle à une autre que les choses vont s'améliorer», bien au contraire. Il étaye son propos en citant le cas de la Cnas dont la gestion n'a fait que se détériorer «depuis qu'elle est sous la tutelle du ministère du Travail».
Par ailleurs, Salah Laouar estime que l'ANPP, dont le rôle est très important, devrait être indépendante de toute tutelle, pour qu'elle puisse accomplir ses missions «le plus loin possible du lobbying». Evoquant leur démarche, l'ensemble de ces représentants syndicaux tiennent à affirmer qu'elle ne traduit «aucune hostilité à l'égard du ministère de l'Industrie pharmaceutique», assurant qu'ils soutiennent la promotion de l'industrie pharmaceutique nationale. Ils clarifient dans le même sillage : «Nous déclarons n'obéir à aucun lobby ou groupe d'intérêt autres que les intérêts conjugués de la santé publique et du malade algérien».
M. Z.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)