Algérie

Trois soumissionnaires en lice


Combien coûtera la Grande mosquée d’Alger ' Projet faramineux n’ayant pour considération que le prestige, la réalisation de la troisième plus grande mosquée au monde avec son minaret de 300 m fascine surtout par les coûts qu’elle induira.
Les autorités avaient annoncé que l’édifice ne devrait pas coûter plus de 100 milliards de dinars. Toutefois, la structure des offres des trois soumissionnaires, présentées hier au siège de l’Agence nationale de réalisation et de gestion de la Grande mosquée d’Alger (Anargema), a relancé la controverse autour des coûts de réalisation du projet. La phase des études, entamée, a été confiée aux agences allemandes ; il aura fallu un processus de 30 mois et une présélection en deux phases pour aboutir, hier, à l’ouverture des plis de 3 soumissionnaires sur les 7 préqualifiés, lesquels ont présenté des offres si disparates sur le plan financier qu’elles varient du simple au double.
La soumission la plus disante est celle du groupement libano-italien Arabian Construction Company/Astaldi, lequel a proposé la réalisation du projet dans un délai de 42 mois pour un coût de plus de 218 milliards de dinars TTC. Les Chinois de China State Construction (soumission individuelle) ont, bien entendu, fait la proposition la moins chère avec un peu plus de 109 milliards de dinars TTC pour un délai de 48 mois. Entre les deux, le groupement algéro-espagnol FCC Construction SA/Cosider Construction/ETRHB Haddad a fait une offre intermédiaire avec un coût de 130 milliards de dinars TTC pour un délai de 42 mois.
Les plis ouverts, la commission d’évaluation entamera ses travaux dès demain ; ils devraient durer quelques jours avant l’adjudication et boucler le processus pour lancer les travaux dès le 1er novembre, comme souhaité. L’Anargema dispose d’ailleurs de délais très courts du fait de la prorogation de 30 jours des délais de soumission. Une prorogation induite par la consistance du dossier de soumission, qui compte un dossier technique APD assis sur pas moins de 1200 documents. Des soumissionnaires se sont d’ailleurs désistés à la dernière minute.
La compétition s’étant resserrée, les Chinois, qui ont présenté l’offre la moins disante, sont bien partis pour remporter le marché. D’autant que, selon les dires du directeur général de l’Anargema, Mohamed Lakhdar Alioui, la note financière comptera à hauteur de 60% de l’évaluation globale. Le processus de présélection a, en effet, écrémé les soumissionnaires aux plus grosses capacités techniques de réalisation pour laisser toute latitude d’étudier les coûts et les délais de réalisation du projet.
Le groupement algéro-espagnol ne pourra bénéficier du taux de préférence national pour diverses raisons, selon les explications de M. Alioui.
Il s’agit en premier lieu d’un «projet de grande envergure pour lequel il faudra faire valoir les meilleures compétences». Le taux de préférence national est également inapplicable, selon M. Alioui, qui prétend que la raison réside aussi dans le fait que le chef de file espagnol détient 51% du groupement. Enfin, le plus important à négocier est, selon lui, le taux d’intégration de l’économie nationale en termes de sous-traitance, de fourniture et de recrutement de main-d’œuvre locale, «seul garant d’un transfert de savoir-faire réel».
Pour l’observateur lambda, il s’agit surtout de ne pas trop s’écarter des plafonds assignés ; il faudra donc négocier serré. 

 
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