L'Algérie est dirigée par procuration et dans l'opacité. Il n'y a personne pour assumer ses responsabilités.Dans le but de raffermir les liens entre son parti et la presse, le secrétaire général d'Ennahda, Mohamed Dhouibi, accompagné de deux de ses collaborateurs (Lalaoui Belmokhi et Mohamed Hadibi), a rendu, hier, une visite de courtoisie au journal Liberté. Dans un échange convivial, M. Dhouibi a survolé plusieurs sujets d'actualité. "Le travail du politique et celui du journaliste sont complémentaires. La liberté de la presse est un acquis qu'il faut absolument sauvegarder", soutient-il. "Sans la liberté de la presse, le phénomène de la corruption aurait été beaucoup plus grave encore", estime-t-il.De son point de vue, la nomination de Miloud Chorfi à la tête du Conseil de l'audiovisuel est un signe que "l'opposition et la presse sont dans le viseur". "C'est une personnalité politique proche du pouvoir. Il aurait fallu mettre à la tête de cette instance une personnalité indépendante et favorable à la liberté des médias et de la presse", remarque M. Dhouibi, avant d'ajouter : "Sa nomination est une violation de la loi, et qui obéit à un objectif politique, à savoir la répression des libertés."Par ailleurs, le secrétaire général d'Ennahda s'est félicité du regroupement des partis d'opposition de différentes obédiences. "C'est une garantie pour l'avenir du pays", soutient-il. À ses yeux, le rapprochement entre les démocrates et les islamistes est un signe de "maturité politique" dans la classe politique algérienne."Nous avons des dénominateurs communs, à savoir la consécration des libertés et de la démocratie, la mise en place des conditions d'une compétition saine autour des programmes et des idées", explique M. Dhouibi.Lui et ses partenaires au sein de la CNLTD et du Pôle du changement ne sont-ils pas gênés par la sourde oreille opposée par les tenants du régime à leurs propositions, comme celle ayant trait à la période de transition '"Nous ne sommes pas pressés. Nous essayons de bâtir un édifice politique sûr et fiable. Nous travaillons pour construire patiemment un rapport de forceen faveur du changement. Nous sommes convaincus de la pertinence de la méthode suivie pour arriver à notre but", rétorque-t-il. Commentant les dernières déclarations faites par le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, sur les changements au sommet de l'Etat, M. Dhouibi y voit un signe du délitement des institutions. "C'est à un responsable officiel de faire de telles déclarations et non pas à un dirigeant d'un parti politique. L'Algérie est dirigée par procuration et dans l'opacité. Il n'y a personne pour assumer ses responsabilités", peste-t-il.Evoquant l'exclusion des partis de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), M. Dhouibi s'est élevé contre "cette nouvelle attaque contre la Constitution, la loi et la morale". Pour lui, il y a violation de l'article 13 du règlement intérieur régissant le fonctionnement de l'APN.Pis, l'adoption en plénière des nouvelles structures "est illégale" dans la mesure où "le quorum n'est pas atteint". Pour lui, l'objectif de l'exclusion de l'AAV des instances de l'Assemblée est "politique", c'est-à-dire "ne laisser aucune tribune à l'opposition".A. C.
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Posté Le : 24/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Arab Chih
Source : www.liberte-algerie.com