Algérie

Trois nouveaux complexes sidérurgiques en projet Afin de réduire la facture à l'import



Trois nouveaux complexes sidérurgiques en projet                                    Afin de réduire la facture à l'import
L'Algérie importe annuellement pour 1,5 milliard de dollars d'acier et pour 2,5 milliards de dollars de tubes. Afin de réduire cette facture, le département de Mohamed Benmeradi table sur la réalisation de nouvelles unités de sidérurgie.
C'est ainsi qu'il a annoncé, jeudi à Alger, qu'en plus de l'unité projetée à Bellara, deux autres complexes sidérurgiques devraient être réalisés à Oran et à Boumerdès. Le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements a précisé dans ce sens que le complexe de Boumerdès, fruit d'un partenariat public (34%)-privé (66%), «démarrera dans quatre mois». Afin d'alimenter ces nouvelles unités, les pouvoirs publics tablent sur le recyclage. Ainsi, il est prévu de stocker les déchets ferreux et non ferreux pendant deux années pour être utilisés ensuite dans les trois nouveaux complexes sidérurgiques, à savoir Bellara, Boumerdès et Oran. Le Conseil des participations de l'Etat a décidé, selon les propos de M. Benmeradi repris par l'APS, «d'accompagner, par un prêt de 4 milliards de dinars, les trois entreprises publiques activant dans la récupération des déchets ferreux et non ferreux, lesquelles disposent d'une capacité de 100 000 tonnes». Plusieurs réseaux de vol et de trafic de câbles et de rails alimentaient les exportateurs de ces déchets jusqu'à l'interdiction de l'activité dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2010. Plusieurs exportateurs s'étaient alors ligués en association pour dénoncer cette interdiction qui met fin à une activité créatrice d'emplois, faute d'unités de transformation en nombre suffisant pour créer de la valeur ajoutée.
Les nouveaux complexes en projet devraient donc prendre en charge la question en créant de l'emploi, de la valeur ajoutée et réduire la facture à l'import.
Le marché de l'acier, tel qu'il se présente actuellement, est boosté par les programmes d'investissement publics et affiche des besoins qui culminent parfois, selon des données dont nous avons eu connaissance, à 5 millions de tonnes, tous produits sidérurgiques confondus, longs et plats notamment. Le rond à béton domine la structure de la demande avec près de 50% de parts de marché, tandis que les tubes et les produits plats par exemple suivent respectivement avec un peu moins de 25% et 20%. Sur ce marché à forte capacité d'absorption, il n'y a qu'un seul producteur local majeur, ArcelorMittal Annaba, qui assure près de 20% des besoins du marché en produits longs (les produits longs occupent 80% du marché) et moins de 50% des besoins en produits plats, le reste étant importé. D'ailleurs, selon les statistiques des Douanes algériennes, l'Algérie a importé, en 2010, 2,5 millions de tonnes de produits sidérurgiques hors tuberie. D'où la nécessité de créer de nouvelles unités de production. Bellara s'affiche déjà comme la plus importante, la zone industrielle devant abriter un pôle sidérurgique d'excellence. Il faut rappeler, dans ce sens, qu'ArcelorMittal projetait, un temps, d'y installer une unité de production en plus de son souhait d'exploiter les mines de fer de Gara Djebilet. Toutefois, n'ayant pas trouvé de terrain d'entente avec le gouvernement, en plus de la survenue de la crise de 2008 et de l'introduction de la règle des 51/49% par la LFC 2009, le franco-indien a dû renoncer à son projet.
Ce fut ensuite au groupe privé algérien Cevital de postuler au projet. L'on s'attendait à un aboutissement prochain des demandes insistantes d'Issad Rebrab. Coup de théâtre : il y a quelques jours, Mohamed Benmeradi a annoncé que le gouvernement algérien a porté son choix sur un partenariat avec un qatari pour la réalisation du complexe de Bellara. Jeudi, le ministre avait justifié l'éviction de Cevital par le fait qu'il n'ait présenté aucune offre concrète, comme ce fut rapporté par le site Maghreb Emergent. Un propos étrange lorsqu'on pense que le groupe algérien a présenté un projet à l'ANDI.


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