Trois morts et des blessés dans l'effondrement d'un immeuble : Bologhine sous le choc !

Ce tragique événement qui n'est pas le premier en date plonge la population dans l'émoi.Trois personnes ont péri dans la soirée de mardi dans l'effondrement d'un immeuble sur l'avenue Abdelkader Ziar dans la commune de Bologhine (ex-Saint-Eugène), avons-nous appris de la cellule de communication de la Direction générale de la Protection civile (DGPC). Cet incident est survenu en raison de fortes intempéries, ont annoncé les mêmes services.
L'immeuble, un R+1, s'est effondré vers 16h15 dans ce quartier de la proche banlieue nord d'Alger à la suite d'un glissement de terrain provoqué par des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale. L'on dénombre trois corps, deux hommes et une femme, qui ont été retirés des décombres du logement sinistré, a indiqué la Protection civile dans un communiqué.
Les services de la Protection civile d'Alger ont secouru, durant la même soirée, deux enfants coincés sous les décombres suite à l'effondrement.
Contacté par l'APS, le lieutenant Benkhalfallah Khaled a précisé que les agents de la Protection civile ont secouru vers 18h45 deux enfants, dont l'un âgé de 12 ans, coincés sous les décombres et qui ont été transférés en urgence à l'hôpital «Lamine Debaghine» de Bab El Oued des suite des blessures à la tête.
«Les recherches se poursuivent toujours pour retrouver d'éventuelles personnes coincées sur le lieu de l'incident dû au glissement de terrain causé par les fortes précipitations enregistrées», a indiqué hier le même responsable. Les témoignages recueillis auprès du voisinage sont tout autant affligeants.
Encore sous l'effet du choc, un voisin témoigne de la rapidité du sinistre alors qu'il était sur le pas de la porte de son immeuble. «Nous n'avons pas cru à un effondrement d'immeuble. Les vibrations étaient de la même intensité qu'un séisme», témoigne-t-il.
«C'est à partir du moment où les murs se fissuraient et que la poussière montait que nous avons pris conscience de la nature du sinistre. On était prévenus qu'il y a avait des risques en raison de la vulnérabilité des immeubles mais on ne pouvait pas prévoir que ça tombe comme ça ! Ça remue les tripes !», lance, dépité, un autre résident.
HISTOIRE ET SYMBOLIQUE
Il faut dire que cet effondrement a relancé le débat sur la vulnérabilité de l'ancien bâti et sa prise en charge. La population n'a eu de cesse d'alerter sur la fragilité des habitations et la viabilité des terrains. Une question à laquelle les pouvoirs publics, représentés par l'administration locale, ont donné jusque-là peu d'intérêt.
Il faut dire que depuis le début des opérations de relogement et la réhabilitation du vieux bâti, peu de choses ont été concrétisées à Bologhine. En particulier sur le volet du recasement où les autorités se sont montrées parcimonieuses. Le recasement n'a concerné que les citoyens dont leurs habitations sont tombées en ruine. Une situation qui a fait sortir à plusieurs reprises la population de ses gonds.
«Le relogement et la réhabilitation obéissent au fait accompli. Ce n'est que quand il y a des effondrements que les autorités interviennent pour indemniser et recaser les victimes», confie-t-on.
A Bologhine, l'émotion est à son comble et les réactions se font à chaud. Le sinistre rappelle fortement une autre symbolique, à savoir le douloureux événement des inondations de Bab El Oued, survenu il y a tout juste vingt ans.
«Nous lançons un appel aux hautes autorités pour sauver le patrimoine en péril. Notre commune porte le nom du fondateur de la ville d'Alger (Bologhine Ibn Ziri) et où plusieurs édifices font la notoriété de ce quartier tels que la basilique de Notre Dame d'Afrique, les mausolées des andalous, les dolmens, le mausolée de Sidi Benour...», concluent les intervenants.
Aziz Kharoum
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