Ahmed Ouyahia reprend ses quartiers au palais du gouvernement à la place d'Abdelaziz Belkhadem, nommé ministre d'Etat, représentant personnel du chef de l'Etat.
Son come-back était déjà annoncé par les différentes missions à l'étranger que lui a confiées récemment le président de la République. Ce retour sous les feux de l'actualité après une éclipse relative le confirme dans le statut particulier de recours presque obligé du système. Dans une scène politique lacunaire en information mais bruissant de rumeurs, on lui prêtait la destinée d'être un futur vice-président dans le cadre d'une fonction qui serait créée dans la foulée de la révision constitutionnelle. Sa désignation à la tête du gouvernement, sans être une surprise, puisqu'il a toujours été placé dans la posture du recours possible, affaiblit cette hypothèse de la vice-présidence. Au demeurant, Ahmed Ouyahia, lui-même, n'a pas semblé en faveur d'un chamboulement substantiel de la Constitution. Il a exprimé son soutien à un troisième mandat pour Bouteflika et soutenu qu'on devait se contenter de changer l'article 74 qui limite la durée des mandats du président. Le calendrier va donc sûrement le mettre en devoir de piloter cette révision constitutionnelle qui passera, selon toute probabilité, par la voie parlementaire et non par la voie référendaire. Mais l'aspect le plus important de ce changement tient sûrement à la reprise en main du gouvernail de la politique économique.
Il est patent que la désignation d'Abdelaziz Belkhadem a rompu avec une tradition qui faisait des chefs de gouvernement les coordonnateurs sinon les décideurs de la politique économique. Tous les chefs de gouvernement de ces deux décennies avaient ce profil «économique», M. Abdelaziz Belkhadem en est l'exception.
Ahmed Ouyahia, en tant que chef du RND, ne s'est pas privé de lancer des piques acérées à la gestion de la politique économique de son prédécesseur. En juillet dernier, il n'avait pas hésité à affirmer que les performances économiques réalisées par le pays depuis 1999 risquaient d'être perdues «sous les coups du populisme et des lobbies». En d'autres termes, il reprochait au gouvernement une absence de gouvernance. Plus récemment, il estimait que la décision du gouvernement de subventionner la semoule n'était pas judicieuse et constatait que «hormis les secteurs de l'éducation, de l'habitat et quelques autres, le reste des institutions travaillent au ralenti. De mon point de vue, les décisions prises dernièrement par le chef du gouvernement relèvent du replâtrage...».
Trois départs
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Posté Le : 24/06/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Saâdoune
Source : www.lequotidien-oran.com