Le diabète gestationnel chez la mère enceinte constitue un risque majeur
pour la mère et le fÅ“tus. Le risque de développer un diabète de type 2 est de 70%
pour les femmes ayant été sujettes à un diabète gestationnel. Les enfants nés
de mère ayant développé cette pathologie ont, de leur côté, 5 fois plus de
risque de développer un diabète avant l'âge adulte, alors que le risque
d'obésité pour ces enfants est, lui, multiplié par 3.
C'est ce qu'a indiqué avant-hier le professeur Mimouni
Safia, diabétologue au CHU Mustapha Pacha (Alger),
lors d'un forum de discussion sur le diabète organisé à l'occasion de la Journée nationale des
diabétiques. Le professeur Mimouni a précisé que le
risque pour les femmes ayant été sujettes à un diabète gestationnel de
développer un diabète de type 2 intervient dans les 10 ans qui suivent la
grossesse. Elle a indiqué en effet que le diabète gestationnel constitue un
problème «fréquent» pour la femme enceinte, ajoutant que si elle n'est pas
prise en charge «comme il convient»,il n'est pas exclu que cette pathologie
soit à l'origine de problèmes de santé pour la mère et son fÅ“tus. «Les enfants
nés de mère ayant développé un diabète gestationnel ont 5 fois plus de risque
de développer un diabète avant l'âge adulte», a relevé l'oratrice, ajoutant que
le risque d'obésité est multiplié par 3.
La spécialiste a expliqué que l'environnement intra-utérin «conditionne»
l'enfant, celui-ci pouvant développer le diabète ou l'hypertension artérielle. Selon
la conférencière, les prédispositions au diabète gestationnel chez une femme
peuvent être résumées en le surpoids à un âge supérieur à 35 ans, une glycémie
anormale enregistrée par le passé, des antécédents familiaux, ainsi qu'un
premier enfant né avec un poids supérieur à 4 kg. Assurant que l'autosurveillance de la glycémie «optimise» le traitement, le
Pr Mimouni a souligné, par
ailleurs, que l'activité physique, une hygiène de vie correcte, la diététique
et une contraception hormonale doivent être pris en ligne de compte lors de
tout travail de prévention. Prenant comme point de départ le postulat selon
lequel la santé maternelle, pendant la grossesse, est à même d'influer sur le
nouveau-né, le professeur a indiqué qu'à la faveur d'un intérêt plus «accru» à
ce volet, de nombreuses maladies chroniques peuvent être évitées avec, pour
corollaire, a-t-elle relevé, une diminution de la prise en charge de celle-ci.
Tout en indiquant que le surpoids et l'hypertension artérielle sont des
signes «révélateurs» du diabète de type 2, le Pr Samia Zekri, du service de
médecine interne de l'hôpital de Birtraria (Alger), a,
pour sa part, affirmé qu'il était urgent de «maîtriser» les facteurs de risque
liés à cette pathologie. Elle a estimé que sans l'éducation thérapeutique, «aucune
réussite n'est envisagée dans la prise en charge du diabète», appelant, dans la
foulée, à un partenariat entre le malade et son médecin. Soutenant qu'il n'y a
pas d'»aliment idéal», la spécialiste a affirmé que l'approche des médecins a
changé, dans la mesure où le médecin explique au patient ce qu'il «peut manger»
et ce qu'il «doit absolument laisser». «Peu de malades sont enclins à consommer
des légumes crus, bien que ceux-ci, à la faveur des fibres qu'ils contiennent, constituent
d'excellents anti-oxydants, outre le fait qu'ils luttent contre le cancer», a-t-elle
en outre observé. Au sujet de l'activité physique pratiquée par le malade, la
spécialiste a plaidé pour un encadrement de cette dernière par le médecin
traitant, ajoutant que le diabète ne doit pas constituer un «handicap».
Le docteur Kamel Kadri,
du même établissement sanitaire, a noté que «l'autosurveillance
et l'autocontrôle» par le malade retardent les complications, permettant de
répondre à des situations d'urgences, telle l'hypoglycémie. Le président de la Fédération nationale
des associations des diabétiques, M. Nouredine Boucetta, a indiqué, de son côté, que le nombre de malades
atteints du diabète est de 3 millions en Algérie. Mettant en exergue le fait
que les complications du diabète sont nombreuses, il a affirmé, dans ce cadre, que
200.000 diabétiques sont menacés d'amputation, plaidant pour davantage de
mesures dans la prise en charge des malades.
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Posté Le : 24/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Barti
Source : www.lequotidien-oran.com