Algérie

Trois décennies après le premier coup de pioche



Trois décennies après le premier coup de pioche

Le rêve devient réalité ! Trois décennies après son lancement, le métro d'Alger a enfin été inauguré, lundi, par le président Abdelaziz Bouteflika. Accueilli à la rue des Fusillés vers 13h30 par des troupes folkloriques en provenance des quatre coins du pays, des coups de barouds tirés par des carabiniers, des youyous et les applaudissements de la foule qui s'est rassemblée, le chef de l'Etat a coupé symboliquement le cordon aux couleurs de l'emblème national placé juste devant la bouche de métro, sous un lâcher de ballons rouges, verts et blancs.
Le président Bouteflika, accompagné des ministres de l'Intérieur et des Transports, s'est engouffré dans la bouche de métro où il a pris l'escalator, suivi de près par la délégation officielle ainsi que par de dizaines de journalistes qui devaient faire avec lui le trajet jusqu'à la Grande-Poste, six stations plus loin. Le chef de l'Etat s'est arrêté devant un distributeur automatique de billets pour écouter les explications du ministre des Transports. Protocole oblige, le président Bouteflika s'est transformé en usager et a passé un ticket magnétique dans la borne de sécurité pour avoir accès au quai. C'est à 13h40 que la rame a fait son apparition, marquant l'entrée en service officielle du métro d'Alger. A ce moment précis, il y avait de l'émotion dans l'air, même chez les plus sceptiques de nos confrères. Les portes des voitures se sont ouvertes. Il y a eu une légère bousculade entre les membres de la délégation. Ça se comprend ! Tout le monde voulait avoir la place la plus proche possible du Président. Peine perdue, les éléments des services de sécurité leur ont emboîté le pas. Les wagons s'ébranlèrent à destination de la station de la Grande-Poste. Le président Bouteflika, arrosé par les flashes des photographes, a pris place à l'avant du métro avec le ministre des Transports, M. Tou, sans faire de commentaire concernant la qualité du travail réalisé ; son large sourire en disait long sur le degré de satisfaction ; de temps en temps, le Président posait de petites questions discrètes à M. Tou. Dix minutes après le départ du «métro présidentiel», nous voilà au terminus. A la sortie de la bouche du métro, une sensationnelle ambiance de fête attendait le Président : un tapis rouge a été déroulé, encadré par un détachement de l'Armée populaire nationale en formations carrées comprenant des éléments de l'Armée de terre, de l'air et de la Marine déployés sur la placette juxtaposant le bâtiment de la Grande-Poste. La Garde républicaine a rendu les honneurs au chef de l'Etat, et l'on a assisté à un autre lâcher de ballons aux couleurs de l'emblème national ; le président Bouteflika a écouté solennellement l'hymne national avec la population algéroise qui avait tenu à assister à cette exceptionnelle inauguration. Il a salué de la main les dizaines d'hommes et de femmes qui étaient là depuis les premières heures du matin, applaudissant sous un tonnerre de youyou venant des balcons des immeubles limitrophes. Le chef de l'Etat, souriant, a ensuite rejoint son véhicule. Rappelons que le métro d'Alger est l''uvre de l'entreprise algérienne Cosider, que l'ensemble des ouvrages ont été conçus avec des matériaux modernes qui n'ont rien à envier au métro de Moscou ou aux métros canadiens. Les locomotives, les stations, les conditions d'accueil et de services sont au top, à tel point que nous pouvons affirmer qu'ils sont la «réplique exacte de la dernière ligne inaugurée à Paris», selon un responsable de la RATP El-Djazaïr. Une véritable performance en la matière au niveau continental, malgré les coûts qui se sont vu allongés à cause des délais de faisabilité qui n'ont pas été respectés pour diverses raisons dont la principale a été la géologie d'Alger. Le métro d'Alger est une victoire pour toute l'Afrique dans la mesure où ce continent fait de remarquables efforts pour sortir du sous-développement. Alger devient, ainsi, la seconde capitale dotée d'un métropolitain après le Caire. Ce nouveau moyen de transport sera, sans aucun doute, d'un très grand apport dans la fluidification de la circulation au niveau de la capitale, surtout pour sa partie est congestionnée quotidiennement par d'énormes bouchons. Il reste, cependant, à inculquer aux automobilistes la culture du métro pour désengorger Alger-Centre.




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