Trois clés pour le développement du foot algérien

La phase aller du championnat national de football professionnel (Ligues 1 et 2) s'est achevée sur un bilan qui laisse à désirer sur tous les plans. Niveau technique médiocre, violences dans les tribunes, critiques acerbes de l'arbitrage, ballet incessant des entraîneurs, crise financière dansplusieurs clubs, mauvaise gestion, entorses multiples à l'éthique sportive. Les mêmes tares des exercices précédents, qu'on se promettait de surpasser, se sont paradoxalement aggravées. Les statistiques de cette première partie du championnat de la ligue 1 sont assez éloquentes à ce propos. 11 équipes sur les 16 existantes ont procédé à des changements d'entraîneurs. Cinq clubs ont déjà usé trois techniciens chacun et six autres en ont consommé deux chacun. Au total, rien que pour la phase aller, la Ligue1 a enregistré 31 mouvements d'entraîneurs. Nombre de coachs remerciés ont réalisé des résultats probants. Leur limogeage est souvent motivé par des incompatibilités d'humeur avec l'employeur. Un indice qui ne trompe personne sur le mauvais management de nos équipes. Une mauvaise gestion caractérisée qui suscite partout la colère des supporters. Uncourroux collectif qui se traduit par des violences multiformes et atteintes répétées à la propriété publique et privée. En raison de la non-perception deplusieurs mensualités, des joueurs se sont mis en grève dans nombre de clubs en boycottant les entraînements. Situation inédite qui résume également le manque de sérieux et l'incompétence de nombreux dirigeants. Le professionnalisme a été, en somme, le grand absent. Après une pause hivernale de trois semaines, la deuxième phase de l'exercice footballistique 2013-2014 a été entamée ce week-end. Les 16 équipes de la ligue 1 en ont profité pour renforcer leurs effectifs et recharger leurs batteries à travers l'organisation de stages depréparation à l'étranger ou ici même en Algérie. Au-delà des insuffisancestechniques qu'on pourrait rattraper à force de persévérance et d'abnégation aux entraînements, les passionnés du ballon rond scrutent, surtout, desaméliorations en matière de direction et de gestion. C'est à ce niveau que réside tout le mal. Faute de culture et desavoir-faire dans ce domaine précis du management sportif, les responsables des clubs professionnels sont explicitement sommés de se mettre à niveau ens'inspirant de ce qui se fait dans d'autres pays. Ils doivent impérativements'encadrer de compétences et céder nombre de leurs prérogatives actuelles à des spécialistes. Exemple : un dirigeant n'a pas nécessairement les atouts et le bagage nécessaires pour juger le bilan de l'entraîneur et les performances des athlètes. Sous d'autres cieux, ce volet précis est cédé à un directeur technique diplômé et suffisamment expérimenté. C'est primordial. Le strict respect del'éthique sportive figure en deuxième préoccupation du moment. Lesaccusations sans preuve tangible à l'endroit des arbitres, les propos déplacés à l'encontre des équipes adverses, la mise en cause gratuite des instances fédérales ou la manipulation du public sont autant de comportements négatifs qu'il va falloir bannir à jamais pour le bien-être du football national. En dernier lieu, on retient un grand besoin en matière de gestion des ressources financières. Beaucoup de sociétés sportives font de grosses dépenses dans le recrutement inconsidéré de joueurs ou l'organisation de stages très coûteux à l'étranger. Tout de suite après, ils se retrouvent dans l'incapacité de payer les faramineux salaires de leurs employés. C'est un piège dans lequel sont tombés tous les présidents de clubs, sans exception. Il va falloir revoir cette façon de faire en lui substituant une gestion rationnelle, étalée sur toute la saison, voire au-delà. Résumons ; commission technique compétente, éthique irréprochable et bonne gestion financière, voilà les trois clés du succès. Le niveau technique et athlétique s'améliorera de lui-même si l'on parvient à réussir cette ?uvre préalable de moralisation.K. A