Algérie

Trois années après son entrée en vigueur



L’accord d’association avec l’UE au scanner L’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne, en vigueur depuis septembre 2005, sera soumis aujourd’hui à une 3ème appréciation des parties contractantes. Ce sera à l’occasion de la réunion du conseil d’asso-ciation qui s’ouvre à Bruxelles, en marge du conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE, et qui verra la présence du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Il y sera question d’un état des lieux de l’application de l’accord d’association et d’identifier éventuellement des blocages. Mais, plus généralement, le conseil devra trancher définitivement l’option de réviser ou pas cet accord avec l’Algérie. En effet, il y a quiproquo dans les déclarations des hauts responsables de l’UE sur ce point. Alors que le commissaire au commerce et aux relations extérieures et à la politique de voisinage, Peter Mandelson, avait évoqué en septembre dernier la possibilité de «réviser» l’accord lors de son séjour à Alger, sa collègue Mme Benita Ferrero-Waldner, la commissaire aux relations extérieures a exclu catégoriquement cette option mercredi dernier à Alger. Mais aujourd’hui, c’est à la lumière des deux points de vue que l’évaluation de la mise en œuvre de l’accord sera faite et, partant, la nécessité ou pas de réviser l’accord. Mme Ferrero-Waldner a eu d’ailleurs à vérifier combien l’Algérie s’accroche à l’approche pragmatique favorisant «la coopération contractuelle, dans le cadre du processus de Barcelone, à la Politique européenne de voisinage qui régit les relations de l’UE avec ses voisins à l’Est et au Sud». Outre le «réchauffement» des relations politiques, «la mise à plat», selon l’expression de M. Medelci, de nombreuses questions restées en suspens, des actions de coopération, restent à concrétiser et des contentieux commerciaux à régler. Du point de vue de l’UE, il s’agit notamment de l’établissement d’un partenariat stratégique énergétique entre les deux parties et de l’accord sur l’émigration clandestine vers l’Europe, l’accélération de la libéralisation des services et des échanges de produits agricoles ainsi que le droit d’établissement. L’Algérie, elle, souhaite voir concrétiser la promesse d’aide à l’adhésion à l’OMC, ouvrir parallèlement à la question de l’immigration illégale vers l’Europe la facilitation de l’octroi des visas, l’encouragement des investissements directs étrangers en Algérie et l’assistance à la mise à niveau de son économie. Après une plénière qui fera l’état des lieux de la coopération économique et les perspectives à court et moyen termes, en présence de Mme Ferrero-Waldner et de Dimitri Rupel, ministre des Affaires étrangères de la Slovénie qui assure la présidence en exercice de l’UE, les deux délégations feront un tour d’horizon sur les questions diplomatiques autour d’un dîner avec la participation de Javier Solana, Haut représentant pour la politique extérieure et la sécurité commune. Les deux parties échangeront les vues sur les questions traditionnelles d’intérêt commun, comme l’Union du Maghreb Arabe (UMA), les négociations en cours entre le Maroc et le Polisario, la situation au Sahel, le partenariat UE-Afrique et l’Union pour la Méditerranée. Il faut rappeler que les relations bilatérales entre l’Union européenne et l’Algérie sont régies par l’accord d’association signé le 21 avril 2002 à Valence et entré en vigueur en septembre 2005. L’objectif étant d’aboutir, au terme de 12 années, à une zone de libre échange (ZLE) entre les deux parties. Amine Makri


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