Tristesse, indignation et appréhensions sur le net

Grande consternation en Kabylie et dans toute l'Algérie, suite au lâche assassinat de l'otage français, Hervé Gourdel. La consternation est d'autant plus grande que ce randonneur français était venu en Algérie, plus précisément en Kabylie, à l'invitation d'amis algériens pour les initier à l'alpinisme.L'apprentissage n'a pas duré longtemps, le maître ayant disparu dans des circonstances les moins inattendues. C'est qu'il a été enlevé par un groupeterroriste se réclamant de l'organisation internationale «Etat islamique» dite Daesh et ce dernier veut se faire connaître par n'importe quel moyen. Il vise surtout à se faire reconnaître par l'organisation sanguinaire, lui prouver qu'il existe, qu'il croit en elle et que celle-ci doit, à son tour, croire en lui parce qu'il est «sérieux» et qu'il a les moyens de sa politique. Le coup est trop fort ! La vidéo, pour ceux qui ont eu le courage de la visionner, est choquante. «Ce sont des criminels, des barbares, des hommes sans foi ni loi...», «Choqués, «dégoûtés», «éc?urés »... beaucoup de mots et de commentaires, notamment sur le réseau social Facebook pour dire la colère de tout un peuple devant un tel agissement au nom de l'Islam. «Et cela se passe en Kabylie!» relèvent beaucoup, après avoir espéré un réel retour de la sécurité dans toute la région, y compris dans les massifs montagneux dans lesquels des excursions ont été initiées par des groupes de citoyens pour la redécouverte de la beauté et de la splendeur de la Kabylie. Et voilà que c'est la peur, l'appréhension et le désarroi qui reprennent le dessus. «Elle est donc bien installée chez nous cette nébuleuse terroriste ' En plus le groupe Daech ' Elle est où notre armée ' Où sont nos services de sécurité ' Pourquoi rien n'est fait pour sécuriser la région'», s'interrogent des citoyens.Le trouble, la confusion et l'incertitude sont tels que beaucoup pensent au pire : «Nous devrions tous quitter les lieux pour nous assurer un minimum de sécurité ailleurs, mais pour aller où ' Si ce groupe est en Kabylie, il doit donc être déjà bien installé ailleurs. N'est-ce pas que c'est ce même groupe qui a tendu une embuscade, il y a quelques mois, aux 14 soldats de l'ANP '» Des membresde la communauté algérienne à l'étranger n'arrêtent pas de demander des nouvelles du pays, imaginant les pires des scénarii. Tristesse et désolation à travers des écrits qui n'en finissent pas et des commentaires sur des publications en lien avec la vidéo de l'exécution d'Hervé Gourdel. Pour un premier coup, surtout médiatique, c'est vraiment trop fort.Mais c'est sans compter sur la détermination des services de sécurité algériens à éradiquer le mal et l'attachement de tous les Kabyles à leur Kabylie et tous les Algériens à leur Algérie. «La Kabylie, ce n'est pas la Syrie, ce n'est pas l'Irak», écrivent de nombreux internautes. Pour beaucoup, l'exécution de l'otage français a eu lieu et c'est le fait d'un groupe terroriste en Kabylie, mais ce n'est pas une raison de croire en une véritable implantation du groupe Daesh dans le pays. D'autres rappellent le déploiement en force des éléments de l'ANP pour la poursuite des criminels.K. M.