Triste vérité

On ne pouvait rien espérer de mieux, en ce début de l'année 2017, que cette magnifique consécration de Riyad Mahrez, nouveau ballon d'or africain. Il a coiffé au poteau le gabonais Pierre-Emerick Aubameyang, et le Sénégalais Sadio Mané.Mahrez mérite amplement ce titre, et son talent a fait la différence. Il a presque tout raflé et rien laissé aux autres, et c'est tant mieux pour cette perle rare, ainsi que pour les Fennecs, appelés à participer à la CAN dans quelques jours. L'Algérie remporte ainsi ce trophée pour la troisième fois de son histoire. Les deux premiers vainqueurs sont bien évidemment les talentueux Belloumi et Madjer, consacrés au milieu des années 80. On ne va pas gâcher la fête, ni jouer au rabat-joie, mais faut-il rappeler que Mahrez n'est pas un pur produit du football algérien, contrairement à Belloumi et Madjer. Dans les années 80, une pléiade de joueurs locaux pouvait légitimement espérer gagner ce titre. Le talent existait à la pelle, au coin de chaque rue et les terrains de football regorgeaient de footballeurs d'un niveau exceptionnel. La vérité d'aujourd'hui est triste, et aucun local n'a été nominé depuis que Madjer a décroché ce titre. Le football algérien ne produit plus de joueurs de haut niveau. Aussi vaste soit-elle l'Algérie, et on peut la sillonner du nord au sud, et d'est en ouest, on ne trouvera aucun joueur de talent. N'est-ce pas que les Fennecs souffrent cruellement de l'absence de défenseurs de haut niveau ' Comme le football n'en produit plus, et que notre pays ne compte que les binationaux, il est évident que le joueur local soit «déclassé» dans le «Second collège», réservé aux footballeurs de seconde zone. Comme si dans ce pays, il existait deux footballs : l'un VIP, et l'autre de la classe inférieure. C'est triste de le dire, mais c'est tout aussi une triste vérité, étouffée par ceux qui ne croient plus que l'Algérie est une terre de footballeurs.