Algérie

«Triste et éc'uré par la situation du Mouloudia»



Le défenseur emblématique du MC Alger, Abdelwahab Zenir, a poussé un cri de colère quant à la situation actuelle du club algérois, qui a fêté, hier, le 100e anniversaire de sa création, sans pour autant parvenir à remporter le moindre titre. «Je suis triste et écoeuré par la situation dans laquelle se trouve le Mouloudia aujourd'hui. La gestion est très contestée, ce qui a empêché le club d'amorcer son départ, les dirigeants actuels ont failli dans leur mission, il faut dire les choses telles qu'elles sont. J'aurais aimé vivre cette célébration autrement et voir le MCA dans une meilleure situation, mais malheureusement ce n'est pas le cas», a indiqué Zenir dans un entretien à l'APS, lui qui faisait partie de la génération dorée des années 1970 qui a écrasé tout sur son passage, avec notamment un triplé historique en 1976: Championnat - coupe d'Algérie - coupe d'Afrique des clubs champions. «Cela fait déjà 5 ans que le Mouloudia n'a plus remporté de titre, ce n'est pas normal pour un club comme le MCA, qui représentait par le passé un exemple à suivre en matière de stabilité et de trophées. L'équipe n'a plus d'âme, c'est regrettable qu'on puisse en arriver là.Pourtant, Sonatrach a mis beaucoup de moyens, pour rien finalement», a-t-il ajouté, sur un ton coléreux. Zenir n'a pas hésité à remettre en question la gestion du club, concernant les festivités du centenaire, finalement reportées à une date ultérieure en raison de la situation sanitaire liée à la Covid-19: «Il n'y a qu'à voir l'amateurisme de la direction dans la gestion du dossier des festivités. Ce rendez-vous se prépare une année ou deux à l'avance, tout le monde voulait accaparer la célébration du centenaire, en annonçant des matchs de gala contre telle ou telle équipe. Au final, tout est reporté.» En compagnie de Bachi, Bachta et autre Betrouni, l'ancien défenseur central du Mouloudia avait eu l'opportunité de côtoyer l'un des dirigeants les plus emblématiques du MCA, en l'occurrence Braham Derriche (1907-1995), considéré comme un véritable exemple de fidélité et de loyauté. «Nous étions une véritable famille unie et solidaire, deux vertus qui manquent terriblement à l'actuelle génération. Derriche, que Dieu ait son âme, était un père spirituel pour moi, il m'avait beaucoup aidé, sur et en dehors du terrain. Il nous appelait ''mes fils'', un vrai dirigeant dévoué».
Zenir figurait parmi le groupe qui avait offert au MCA son premier titre majeur. Sous la houlette du regretté Ali Benfeddah, le club algérois remporte le 13 juin 1971 sa première coupe d'Algérie face à l'USM Alger (2-0), au stade municipal du Ruisseau (20-Août-1955 actuellement). «Lors du départ au stade, j'étais assis dans le bus à côté de Derriche. Soudain, il a versé une larme, je lui ai demandé:''Qu'est-ce que tu as''. Il m'a répondu: ''rien mon fils''. J'ai insisté pour savoir, alors il m'a lancé une phrase que je ne suis pas près d'oublier: ''J'ai peur de mourir et ne pas assister à ce premier titre''. Je lui avais fait savoir qu'on allait tout faire pour ne pas le décevoir. J'ai raconté ça à mes coéquipiers dans le vestiaire et ça nous a beaucoup boostés sur le terrain.» Cette année-là, le Doyen fêta le cinquantième anniversaire de sa création.
Pour Zenir, c'était une belle occasion d'inaugurer le palmarès du club, d'autant qu'aucun événement pour fêter le demi-siècle du MCA n'était au programme. Interrogé sur l'avenir du club, Zenir refuse de verser dans un optimisme béat, laissant entendre que plusieurs paramètres doivent changer pour permettre au MCA de redorer son blason. Pour lui, «il doit y avoir une véritable restructuration pour rebâtir l'équipe sur des bases solides».


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