Le gouvernement libyen a réagi hier affirmant dans un communiqué ne pas être au courant de l'opération et ajoutant qu'il avait demandé des explications à Washington.Les autorités libyennes ont affirmé hier ne pas être au courant de la capture en Libye d'un leader présumé d'Al Qaîda, par des forces américaines, une opération qui met le gouvernement dans l'embarras et pourrait lui attirer les foudres des islamistes extrémistes. Le Pentagone a annoncé samedi soir la capture d'Abou Anas al-Libi, de son vrai nom Nazih Abdul Hamed al-Raghie, «suite à une opération américaine de contre-terrorisme». Le libyen est traqué depuis plus de 13 ans par les Américains pour son rôle dans les attentats de 1998 contre les ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya. Le gouvernement libyen a réagi hier affirmant dans un communiqué ne pas être au courant de l'opération et ajoutant qu'il avait demandé des explications à Washington. Le gouvernement «suit les informations sur l'enlèvement d'un des citoyens libyens recherché par les autorités des Etats-Unis (...) Dès qu'il a entendu l'information, (il) a contacté les autorités américaines pour leur demander des explications à ce sujet», a-t-il indiqué. Le président de la Commission de la sécurité nationale à l'Assemblée nationale, la plus haute autorité politique en Libye, a indiqué lui aussi ne pas être au courant de l'opération. «Informées ou non informées, dans les deux cas, c'est une catastrophe pour les autorités et la souveraineté du pays», note un analyste libyen sur sa page Facebook. Cette opération devrait fragiliser encore plus le gouvernement libyen de transition qui fait face à une montée de l'influence des islamistes extrémistes, en particulier dans l'est du pays en proie à l'anarchie. Selon un des proches d'Anas al-Libi, celui-ci a été «enlevé» samedi à son retour à la maison après la prière de l'aube. «Il était en train de garer sa voiture devant chez lui, quand il a été encerclé par trois véhicules et avec une extrême rapidité, des hommes cagoulés ont brisé la vitre côté conducteur et l'ont tiré hors de son véhicule, avant de l'emmener avec eux», a indiqué cette source citant un membre de la famille d'Anas al-Libi qui a été témoin de la scène. Selon cette source, Abou Anas était revenu en Libye après le déclenchement de l'insurrection contre le régime de Mouamar El Gueddafi en 2011 et il aurait pris part aux combats aux côtés des rebelles libyens. Marié et père de quatre enfants, Abou Anas al-Libi, 49 ans, a perdu un de ses fils, tué par les pro-El Gueddafi lors de l'opération de «libération de Tripoli» en octobre 2011, a ajouté la même source. Abou Anas était «discret, ne travaillait pas et ne quittait sa maison que pour se rendre à la mosquée. Il était souvent vêtu à l'afghane», a-t-on ajouté. Ingénieur en informatique, Abou Anas al-Libi avait quitté la Libye vers le Soudan au début des années 1990 pour fuir la répression des islamistes par le régime D'El Gueddafi. Grâce à ses connaissances en informatique et en systèmes de télécommunication il a rapidement gravi les échelons au sein du réseau Al Qaîda. Il s'est rendu aussi en Afghanistan et au Yémen, avant d'obtenir l'asile politique à Manchester en Grande-Bretagne où il a résidé jusqu'en 2000. Il aurait trouvé refuge par la suite au Pakistan. Selon un de ses proches, «ses enfants ont eu des difficultés à s'intégrer dans leur école en Libye, après plusieurs années d'exil au Pakistan».
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Posté Le : 07/10/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L'Expression
Source : www.lexpressiondz.com